Les élections municipales sont dans 6 mois, mais déjà la fébrilité de la campagne se ressent à Jérusalem. Cela fait plusieurs mois qu’Avi Salman a annoncé sa candidature. Entre temps, l’adjoint au maire Meïr Turgeman a dû renoncer à se présenter suite à son implication supposée dans une affaire de corruption; Nir Barkat quant à lui, n’a pas encore fait de déclaration officielle, mais il semblerait qu’il renonce à convoiter un troisième mandat. Pour l’heure, Avi Salman fait figure de candidat bien placé.
LPH l’a rencontré.
Le P’tit Hebdo: Vous êtes relativement peu connu. Pouvez-vous nous résumer votre parcours?
Avi Salman: Je suis né à Jérusalem à Armon Hanatsiv où je vis jusqu’à aujourd’hui. Jérusalem m’est très chère, je la connais parfaitement. C’est la raison pour laquelle je me présente au poste de maire. Depuis que j’ai quitté l’armée je sers ma ville. J’ai travaillé auprès de Nir Barkat déjà avant sa première élection. Puis j’ai occupé différentes responsabilités au sein de la mairie: responsable du département des Affaires et des entreprises et conseiller juridique. Mon expérience couvre tous les domaines et me permet d’avoir une bonne vision globale de ce qui fait défaut à Jérusalem. Nous devons remercier Nir Barkat pour le travail accompli mais force est de constater que ces derniers temps, il n’était plus maire à plein temps. Par ailleurs, sa politique avait des lacunes que je souhaite combler.
Lph: Vous êtes le premier à avoir déclaré votre candidature et vous apparaissez très sûr de vous. Pourquoi?
A.S.: Je ne me préoccupe absolument pas de qui pourrait se présenter en face de moi. Je me suis présenté le premier, sans me préoccuper de ceux qui se présenteraient en face. Il y a déjà sept mois, lorsque j’ai annoncé ma candidature, je savais que je serai celui qui pourrait apporter le changement nécessaire. Aucun candidat potentiel ou déclaré ne connait la ville et la municipalité comme moi. Les habitants de Jérusalem le comprennent parce que ce qui leur importe c’est que le Maire soit un des leurs.
Lph: Quels sont les points essentiels de votre programme?
A.S.: En premier lieu: le logement. Il est très difficile d’acheter et même de louer à Jérusalem. Malgré le nombre important de constructions, les jeunes ne sont pas attirés par la ville. Les festivals, les activités culturelles de ces dix dernières années ont permis de créer une bonne ambiance, certes. Mais ce n’est pas suffisant pour que les jeunes restent. Nous devons leur garantir un logement, un emploi.
Je veux construire 100000 unités de logement, et j’ai pour cela un plan économique précis qui inclut les principaux acteurs du terrain. Des milliers seront déjà construites dans les premières années de mon mandat.
Nous devons encourager les nouveaux entrepreneurs à s’installer et soutenir ceux qui sont déjà là. La mairie peut les aider sur beaucoup de plans, et en premier lieu celui de la bureaucratie municipale. Nous devons l’alléger au maximum. Je sais très bien sur quoi nous pouvons agir dans ce sens. La mairie peut aussi les aider sur le plan marketing, en encourageant la consommation.
Je veux ajouter des locaux de services publics, comme par exemple des centres pour les olim, pour les adolescents, pour les retraités.
L’éducation est une priorité, surtout au regard des olim hadashim. Je vois les difficultés auxquelles les jeunes de cette population sont confrontés. Nous devons tout mettre en œuvre pour les intégrer dans la société, et j’ai aussi un plan d’action précis pour cela.
Lph: Vous promettez aussi la suppression des PV. Est-ce réaliste?
A.S.: L’objectif des contaventions est de maintenir l’ordre public. Ces dernières années, elles sont devenues un moyen de faire rentrer de l’argent dans les caisses de la municipalité. Les PV de stationnement créent beaucoup de tensions. Je ferai un changement important dans ce domaine pour que l’objectif premier des contraventions soit respecté.
Lph: Toutes ces idées sont onéreuses. N’allez-vous pas vider les caisses de la municipalité?
A.S.: Il y a beaucoup d’argent disponible auprès de sources de financement extérieures, comme les assurances, les marchés financiers. J’ai déjà bâti tous mes plans et je ne m’appuierai sur des sources sûres.
Lph: Quel est votre message aux olim francophones?
A.S.: Les francophones sont très importants à mes yeux. Mon directeur de campagne est un francophone, Haïm Belichat. D’autres francophones se sont ralliés à moi. Je compte investir beaucoup dans l’éducation, dans l’accompagnement pour l’emploi et les autoentrepreneurs. Un département dédié aux Francophones sera mis sur pied à la mairie. Je veux qu’ils soient heureux de vivre à Jérusalem et qu’ils incitent leurs frères de France à les y rejoindre.
Propos recueillis par Avraham Azoulay