Des documents de la CIA tenus secrets jusqu’à récemment montrent que le fondateur de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Khomeini avait envoyé depuis son exil français une lettre au président Jimmy Carter dans laquelle il s’engageait à maintenir des bonnes relations avec les Etats-Unis en échange d’un soutien à la Révolution islamique en marche. Cette lettre fut le fruit de deux semaines d’intenses pourparlers qui se tinrent à Neauphle-le-Château entre l’ayatollah et un représentant du gouvernement américain.
L’ayatollah promettait alors que les intérêts américains ne seraient pas touchés par le changement de régime en préparation et que ce nouveau régime entretiendrait avec les Etats-Unis les mêmes relations étroites qui prévalaient pendant les 37 ans du règne du Shah. “La République islamique sera humanitaire et apportera paix et stabilité à toute l’humanité” écrivait même l’ayatollah…
Cette ruse iranienne était destinée à apaiser les craintes de l’Administration Carter qui soutenait activement – encore pour l’instant – le régime du Shah. En échange de sa “promesse”, l’ayatollah Khomeini demandait à Jimmy Carter d’user de toute son influence afin que l’armée iranienne ne s’oppose pas à son retour en Iran car “lui seul pourrait réatblir la stabilité dans son pays”.
Le président américain convainquit alors le Shah de quitter le pouvoir en laissant derrière lui un Premier ministre impopulaire, Chapour Bakthiar.
Et alors que des diplomates américains soutiennent encore à ce jour que l’Administration Carter a soutenu le Shah d’Iran jusqu’au bout malgré les critiques à son égard, ces nouveaux document d’archives prouvent le contraire: deux jours à peine après le départ du Shah de Téhéran, Washington envoyait un message aux représentants de l’ayatollah Khomeini lui faisant savoir qu’ils voyaient désormais d’un bon oeil la fin de la monarchie en Iran et l’instauration d’une République islamique.
Une administration démocrate qui lâche ses alliés traditionnels au profit d’un ayatollah rusé qui fait des promesses chimériques, voilà un scénario bien étrange…
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Et trop connu !