Il fut un temps où Jérusalem fit partie du consensus national. Ce temps est révolu, notamment à cause de la peur maladive de la gauche de “ce-que-diront-les-nations”. Aujourd’hui, cette gauche, même “modérée” rue dans les brancards dès qu’il s’agit de construction dans la capitale israélienne.
La présidente de Meretz Zehava Gal-On a dénoncé l’annonce faite par le maire de maire de Jérusalem Nir Barkat de la construction d’un nouveau quartier juif dans la partie orientale de la ville, libérée il y a 49 ans jour pour jour. Pour la députée, “l’agrandissement régulier des frontières municipales de Jérusalem n’a qu’un seul but, celui d’empêcher à l’avenir toute continuité territoriale à un Etat palestinien”. Elle accuse Nir Barkat et la municipalité de Jérusalem “de n’être que des jouets aux mains du gouvernement de droite de Binyamin Netanyahou”.
Son collègue de parti Ilan Gilon a lui-aussi dénoncé ce projet, déclarant: “Alors qu’Israël se mesure à l’isolement international croissant et que les pressions se font de plus en plus fortes pour la reprises des pourparlers, cette décision est comme une mine déposée par la mairie de Jérusalem et qui ne fera qu’aggraver la situation et alourdir les sanctions contre Israël”.
Mais il n’y a pas que l’extrême gauche. Nahman Shaï, du Camp Sioniste, et qui est pourtant président du lobby parlementaire pour Jérusalem (!) accuse le gouvernement israélien “de saboter ce jour de fête avec un nouveau programme de construction qui entraînera forcément une opposition internationale et ne sera pas mis en oeuvre car elle amènera les projecteurs sur ce projet”.
Il est certain que lorsqu’on appelle le loup celui-ci finit par arriver.
Il y a en Israël des personnalités politiques qui ne cessent de dire “ce n’est pas le moment” dès qu’il s’agit de construire dans des nouveaux quartiers périphériques de Jérusalem, en invoquant à chaque fois un argument généralement lié à l’atavisme galoutique de la peur de la réaction des non-juifs . Le seul problème est qu’elles ne sont jamais capables de dire…quand c’est le moment!
Photo Yonatan Sindel / Flash 90