Ron Karman est un grand nom de la natation en Israël. Dix-huit fois champion d’Israël, il a participé à deux championnats du monde en 1978 et 1982. Il aurait dû représenter Israël aux Jeux Olympiques de Moscou en 1980 mais le boycott occidental décrété par les Etats-Unis et suivi par l’Etat hébreu, l’empêchera de s’y présenter.
La vie de Ron Karman bascule en 2003. Sa fille, Tal, z’l, est assassinée dans un attentat suicide dans un autobus à Haïfa. En tout, 17 personnes seront tuées et 50 autres blessées.
Tal avait 17 ans et le monde de sa famille s’effondre. Le site Ynet nous livre le témoigne de Ron: ”Lorsque ma fille chérie a été assassinée dans un attentat, j’ai décidé d’arrêter de nager. Je me suis dit que ce n’était pas possible que Tal ne soit plus là et que la vie continue”.
Le champion se retire, incapable de reprendre une vie normale après ce drame.
La naissance de son troisième enfant en 2007 redonnera à Ron un peu de goût à la vie. Il y a deux ans, ses amis parviennent à le convaincre de participer à une compétition à l’institut Wingate. ”La natation est plus forte que moi”, se livre Karman dans les colonnes de Ynet. Il retrouve le goût à l’entrainement intense. L’étape d’après sera les Maccabiades cette année et Kerman rafle tout: 10 médailles d’or dans la catégorie 60-64 ans.
”Ma vie de père endeuillé est comme marcher entre deux barres de fer. Parfois, elles se rapprochent l’une de l’autre – cela arrive quand on approche de sa hakara ou de Yom Hazikaron, de son anniversaire ou même lorsque je croise une des amies de Tal qui se promène avec un bébé et je pense à ce qui se serait passé si elle était restée avec nous. Parfois, les barres s’éloignent, lorsque je suis occupé dans mon quotidien et vis ma vie”.
Tal, z’l, ne le quitte pas. Il organise une fois par an, depuis sa disparition, une compétition de natation pour les enfants à sa mémoire et a planté un arbre à son nom. Il s’est battu contre l’accord Shalit lors duquel, des terroristes qui ont participé à l’attentat dans lequel sa fille a perdu la vie, ont été libérés.