Une combine politique qui se retourne contre ses initiateurs. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier l’éviction de Yomtov Kalfon, le 13 mai dernier, de la Knesset afin d’y faire revenir Matan Kahana.
Rappel des faits. Le vendredi 13 mai, quelques heures avant Shabbat, le ministre des Cultes Matan Kahana (Yamina) présente sa démission au Premier ministre Naftali Bennett. Le but est de regagner les bancs de la Knesset afin de ”stabiliser et renforcer la coalition” et le statut de Bennett comme Premier ministre. Les remous sont alors vifs au sein de la coalition, Idit Silman a claqué la porte un mois plus tôt et la majorité est en danger.
Yomtov Kalfon, entré à la Knesset par la loi norvégienne, est alors exclu de la Knesset. Toute cette manoeuvre aurait été pensée dans cet objectif puisque Kalfon, marqué idéologiquement à droite, représentait une menace pour la stabilité de la coalition. Suivant d’autres informations, le fait qu’il soit monté sur le Har Habayit le jour de Yom Haatsmaout aurait agacé les députés de Ra’am qui aurait demandé son éviction.
Quoi qu’il en soit, Kalfon se retrouve dehors et Kahana revient à la Knesset. Mais il n’est plus ministre. La seule solution pour qu’il le redevienne est d’être nommé à ce poste par la majorité des députés. Or, la coalition ne dispose plus de ce luxe et Kahana ne peut pas récupérer son poste.
C’est le Premier ministre Bennett qui est nommé ministre des Cultes par intérim et Matan Kahana devient vice-ministre des Cultes, par intérim, nomination qui nécessite uniquement une majorité de voix en conseil des ministres.
La chaine Kan 11 rapporte hier que ces nominations par intérim ne sont valables que pour une durée de trois mois. Elles arrivent donc à échéance le 13 août. A cette date, Bennett ne sera plus ministre des Cultes et Kahana ne sera plus vice-ministre. Le portefeuille passera automatiquement dans les mains du directeur général du ministère. A moins qu’un ministre ne soit nommé entre temps par une majorité de députés. C’est le serpent qui se mord la queue, d’autant plus que Kalfon a laissé entendre que son vote en faveur de la nomination de Kahana n’était pas acquis. Il voudrait le conditionner à des acquis notamment dans le domaine de l’Alya et de l’Intégration.
Matan Kahana est donc occupé ces derniers jours à recueillir une majorité de voix en sa faveur. Mais Yesh Atid explore une toute autre direction. Le Premier ministre, Yaïr Lapid, serait en train de procéder à des consultations juridiques pour que le portefeuille des Cultes lui reviennent. Lapid fils deviendrait chargé d’un ministère que Lapid père (Tommy, z’l) s’est battu pour faire disparaitre.