Un groupe de cent-trente anciens officiers supérieurs de Tsahal et anciens responsables sécuritaires, tous de gauche, ont lancé un appel officiel à Benny Gantz afin qu’il se retire de la course électorale, afin de préserver les chances de la gauche de revenir au pouvoir. Sous le titre “Benny, stop ! Vous avez essayé, maintenant c’est Israël avant tout!” reprenant le slogan du parti qu’il avait créé. Ces anciens militaires constatent avec stupeur que celui qui fut le “messie” annoncé pour battre Binyamin Netanyahou flirte aujourd’hui avec le seuil d’inéligibilité et risque de faire gaspiller des dizaines de milliers de voix au camp anti-Netanyahou. Ils exigent de lui “une décision courageuse et du leadership” en se retirant.
Le ministre la Défense a très mal pris la chose et a accusé ces militaires qui pourtant sont du même côté politique que lui de “lui avoir tiré dans le dos”. Ce qui a entraîné une réponse cinglante de l’un des signataires, le général (rés.) Avner (Neri) Yarkoni qui a déclaré : “Si déjà on tire une balle, on tire une balle sur Benny Gantz de face, dans le ventre, et en le regardant dans les yeux” ! Suite à cela, le président de Bleu-Blanc a décidé de porter plainte à la police contre ces propos.
Cette campagne se rajoute aux appels constants de la part de Yesh Atid à Benny Gantz pour qu’il quitte la scène.
Sur le fond, Benny Gantz se dit déterminé à rester en selle, affirmant que Yaïr Lapid n’a pas la capacité de former un gouvernement, contrairement à Gideon Saar (selon lui) et que le camp anti-Netanyahou aura besoin de Bleu-Blanc pour faire battre le Premier ministre. Sur l’appel des anciens militaires il a dit : “Je continue à viser l’objectif et à me ruer sur lui. Je préserve ce gouvernement de l’intérieur, je fais en sorte qu’il ne devienne pas la dictature d’un seul homme (sic) et que la démocratie soit préservée (…) Mais au lieu de m’aider dans ma course vers la cible on me tire dans le dos. Mais ne vous faites pas d’illusion : si je ne suis plus là après les élections, Bleu-Blanc sera limogé du gouvernement, Mandelblit sera limogé, le procureur de l’Etat sera limogé et ce sera la fin de la démocratie”.
Photo Tomer Neuberg / Flash 90