La chaine qatarie, Al Jazeera, qui employait Shirin Abou Akleh, a publié une photo de la balle qui a touché fatalement la journaliste à Djénine, il y a un peu plus d’un mois.
Rappelons qu’Abou Akleh a été tuée lors d’un échange de tirs entre des soldats de Tsahal et des terroristes à Djénine. Dès l’annonce de son décès, Israël a été désigné comme le responsable par Al Jazeera mais aussi à travers le monde. Tsahal, quant à elle, est toujours resté prudente et a estimé qu’il était difficile de déterminer d’où venait le tir qui a atteint la journaliste.
Israël a demandé aux Palestiniens une enquête commune, à laquelle il était prêt à coopérer pleinement. Cette demande a été réfusée.
Hier, Al Jazeera a publié une photo de la balle qui a mortellement touchée Abou Akleh et elle porte les signes distinctifs de Tsahal. Si cet élément semble confirmer la thèse palestinienne, il n’en est rien, en réalité. En effet, quasiment tout l’armement qui circule dans les réseaux terroristes de Djénine a été dérobé dans les réserves de Tsahal. Ainsi, rien ne prouve que cette balle ne venait pas d’un fusil volé.
Pendant ce temps, la police israélienne a rendu hier ses conclusions de l’enquête menée après les violents affrontements qui se sont déroulés lors de l’enterrement de Shirin Abou Akleh. On se souvient que les policiers avaient dû faire usage de la force et même frapper à l’aide leurs matraques les hommes qui portaient le cercueil. Ces images dévastatrices avaient fait le tour du monde.
D’après les conclusions du rapport, la police a été contrainte d’utiliser la force après que l’accord passé avec la famille de la journaliste sur le déroulé de l’enterrement a été transgressé et que les choses ont commencé à dégénérer. Il avait été convenu que le cercueil serait transporté en voiture et suivi par un cortège de voitures. Or, une foule est arrivée sur les lieux et des hommes à pied ont entrepris de porter le cercueil. Ces hommes étaient identifiés comme des terroristes. Les policiers ont été victimes de jets de pierre, des insultes antisémites et des louanges aux shahidim ont été proférées – alors même qu’Abou Akleh est chrétienne.
Ainsi, face aux débordements et aux risques de voir la situation s’envenimer les policiers ont agi. L’enquête conclut à une action justifiée des forces de l’ordre. Néanmoins, l’échelon politique du pays a demandé à ne pas rendre public ces conclusions par crainte de déclencher des émeutes.