Sur les presque deux-cent mille survivants et rescapés de la Shoah encore en vie en Israël, près de vingt-mille n’ont jamais réussi à faire valoir leurs droits et vivent parfois dans des conditions indécentes. C’est ce qu’à déclaré jeudi matin le ministre des Affaires sociales Haïm Katz. Les services du ministère ont tenté depuis plusieurs mois de recueillir des données précises auprès des différentes associations qui s’occupent de ces personnes, tâche rendue difficile par le refus de certaines de fournir des renseignements au motif de “la protection de la vie privée”, argument que dénonce le ministre.
A partir des données obtenues, le ministère a élaboré un plan qui accordera automatiquement une aide mensuelle à 4.193 survivants âgés de plus de 90 ans et qui n’avaient jamais rien reçu jusqu’à ce jour. Un groupe de 3.281 autres survivants verront leur aide augmenter et 5.963 passeront de la catégorie “aide moyenne” a “aide élevée”, soit 438 shekels de plus par mois. D’autres mesures sont également prévues, notamment pour faciliter l’obtention des aides auxquelles ont droit ces personnes.
Le ministre a dressé un constat d’échec de toute la société israélienne quant à l’aide à apporter à cette catégorie de personnes si durement éprouvée: “Les données que nous avons recueillies donnent une image de la situation des rescapés et survivants qui indique comment nous avons échoué. Elles montrent comment la lourde bureaucratie israélienne, l’insensibilité de certains fonctionnaires et la multiplicité des associations et institutions qui oeuvrent dans ce domaine ont amené à cette situation où des personnes ayant vécu l’horreur souffrent aujourd’hui de froid, de faim ou de manque d’écoute. Nous ferons tout pour que ces personnes puissent finir leur vie dans la décence…”
Photo Avishag Shaar Yashuv / Flash 90