Le changement de locataire à la Maison-Blanche va entraîner une modification significative dans la politique étrangère américaine et notamment sur le volet iranien. Les multiples déclarations de campagne ainsi que l’identité des personnages-clé ne laissent pas de place au doute. Afin d’entamer du pied droit les relations avec la nouvelle direction démocrate, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a choisi pour l’instant la « voie douce » pour convaincre la nouvelle équipe de ne pas commettre les erreurs tragiques de l’Administration Obama. Pour cela, il va dépêcher au début du mois de février le chef du Mossad Yossi Cohen qui sera notamment reçu par le président Joe Biden et le nouveau directeur de la CIA William J. Burns, qui n’est pas un grand ami d’Israël. A ces réunions assisteront aussi des représentants du ministère israélien des Affaires étrangères et du ministère de la Défense.
La délégation israélienne présentera toutes les informations les plus actuelles sur le programme nucléaire iranien afin de convaincre ses interlocuteurs de la réalité du danger ainsi que de la duplicité des autorités iraniennes depuis des années.
Ainsi, en cas de reprises de négociations entre Washington et Téhéran, Israël va présenter une série d’exigences dans le cadre d’un nouvel accord :
- Cessation totale de l’enrichissement d’uranium
- Arrêt de la fabrication de centrifugeuses
- Arrête du programme iranien de missiles balistiques
- Arrêt du soutien iranien aux organisations terroristes, en tête, le Hezbollah libanais
- Fin de l’installation iranienne en Irak, en Syrie et au Yémen
- Arrêt des activités terroristes iraniennes à travers le monde
- Transparence totale des activités nucléaires en Iran avec autorisation des inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique sans limitation de lieux.
De la réponse américaine dépendra l’attitude que compteront adopter par la suite les dirigeants israéliens. S’ils sont de bonne foi, les nouveaux responsables américains ne pourront pas ignorer tout ce qui s’est passé depuis l’accord de Vienne et notamment les informations capitales sur le programme nucléaire militaire iranien recueillies lors de l’extraordinaire opération du Mossad à Téhéran en avril 2018.
Mais l’ère Obama est toujours dans les mémoires et ceux qui avaient concocté cet accord catastrophique malgré les avertissements sont de retour aux commandes.
Photo Marc-Israël Sellem / POOL