Dans la Bible, le mot Sh-C-L paraît plus de trente fois. Il évoque la perte d’un enfant, la terrible douleur des parents à sa mort. Il n’a pas changé en hébreu moderne. Il apparaît tous les jours dans les médias d’Israël. Il n’a pas d’équivalent en français. Existe-t-il en arabe? Dans l’arabe que parlent les Palestiniens à la mort des enfants “shahids” de ces derniers mois? Pères et mères clament leur fierté quand leur garçon est tué en criminelle sainteté, encouragés par les réseaux sociaux et les télés palestiniennes. “Des parents palestiniens n’empêchent pas leurs enfants de commettre des attentats terroristes, a affirmé le ministre israélien de l’Education, afin de toucher des indemnités de l’Autorité palestinienne”. Pour le ministre de la Défense comme pour le patron de la Police (l’ancien chef des services antiterroristes), on ne peut situer à un même niveau la douleur des parents juifs frappés par le deuil et la mort ressentie par les pères et les mères de Palestine. Une naturelle pudeur interdit de s’entremettre. Mais il faut bien constater que ni le président, ni les ministres palestiniens, ni les chefs religieux ne condamnent les attentats au couteau des enfants de Palestine. Comment peuvent-ils, car c’est bien de cela qu’il s’agit, pousser à la mort –à la mort donnée, à la mort reçue – de garçons et de filles de 13, 14, 15 ans… Pas une voix ne s’élève depuis Ramallah – ni des BDS ni des boycotteurs des universités – pour crier aux enfants: Pas ça, pas vous! Embrassez la vie, fuyez la mort. Retournez à l’école! Soyez les Palestiniens qui, demain, sauront donner sa vraie fierté à l’Etat qu’il vous faut construire.
J.G.