Nous avons été informés par l’ex député Daphna Poznanski-Benhamou, actuellement conseillère à l’assemblée des Français à l’étranger que le député Alexis Bachelay (PS) avait déposé le 23 juin un amendement à l’art. 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Cet amendement est ainsi libellé : « Ne constitue pas une provocation à la discrimination le fait d’appeler au boycott de produits ou de services concourant à la politique contestée d’un Etat ».
« La France est l’un des seuls pays au monde où il est interdit d’appeler au boycott. De facto, notre pays se singularise en pénalisant une pratique militante, reconnue, publique », déclare le représentant de la première circonscription des Hauts-de-Seine dans un communiqué.
La rédaction de cet amendement se situe dans le droit fil de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) lancée depuis 2005 contre l’Etat d’Israël. Outre que cet amendement est discriminatoire, il vient à l’encontre de deux arrêts de la Cour de Cassation en 2015 qui a confirmé l’illégalité des appels au boycott d’Israël.
Le député est accompagné dans sa démarche par André Chassaigne, président du groupe communiste, et des députés Noël Mamère et Pouria Amirshahi.
Le projet de loi Egalité et citoyenneté sera débattu à partir du lundi 27 juin sur les bancs de l’Assemblée nationale. L’amendement en question devrait être présenté jeudi 30 juin ou vendredi 1er juillet.
Daphna Poznanski-Benhamou a écrit au Premier Ministre Manuel Valls pour lui faire part de son émotion devant le dépôt d’un tel amendement. Elle lui a aussi rappelé son discours devant la communauté française à la Résidence de France le 22 mai lors de sa visite officielle en Israël, intervention dans laquelle il a réitéré son opposition et celle de son gouvernement à BDS et à tout boycott.
En conséquence, la conseillère à l’assemblée des Français à l’étranger a demandé de faire rejeter l’amendement du député Bachelay lors du débat à l’Assemblée Nationale.
Rappelons qu’Alexis Bachelay avait aussi appelé en 2015, François Hollande à ne pas se rendre au dîner du CRIF.
par Jeremy Gozlan – Tel-avivre.com