En troisième position sur la liste de Habayit Hayehoudi, dirigée par Hagit Moshé, pour les élections municipales à Jérusalem, Sam Kadoch nous explique ses motivations, ses projets, ses espoirs.
Le P’tit Hebdo: A la tête du CNEF depuis près de 30 ans, vous entrez en politique. Pourquoi avoir attendu autant?
Sam Kadoch: Je suis, effectivement, un homme de terrain, je m’occupe de la jeunesse depuis de nombreuses années et j’ai toujours eu à cœur de faire avancer les dossiers concernant les olim et ma ville en général. Parallèlement la politique m’a toujours passionné. J’ai pris conscience que la case politique est obligatoire si l’on veut aller au bout de son engagement.
Et je suis convaincu que si l’on veut faire bouger les lignes, il faut que la politique soit faite par des hommes et des femmes qui viennent de la société civile, qui savent ce qu’est le quotidien. Pour ma part, je sais ce qu’est un olé, avec mon équipe, nous sommes à l’écoute, nous savons tendre l’oreille et la main. Une autre vision du monde pour une autre façon de faire de la politique, voilà ce que nous pouvons apporter.
Lph: Vous êtes numéro 2 d’Habayit Hayehoudi à Jérusalem, numéro 3 sur la liste finale, après l’intégration du représentant du Ihoud Leumi. Pourquoi avoir choisi ce parti?
S.K.: Habayit Hayehoudi représente mon idéal et, je pense, celui de bon nombre d’olim de France de Jérusalem. Le sionisme religieux s’adresse à tout le monde, c’est cela l’héritage de nos Rabbanim et notre philosophie profonde. Toute ma carrière mais aussi l’éducation de mes enfants ont été guidées par cette mouvance.
Ce qui m’a encouragé aussi à m’investir dans cette liste, c’est sa composition. Elle rejoint le schéma que je décrivais plus haut: ce sont des hommes et des femmes de terrain, des professionnels de l’éducation, du social, des personnes proches de toutes les nuances des habitants de Jérusalem.
Lph: Si vous siégez au conseil municipal, quelles seront vos priorités et avec quels moyens?
S.K.: Evidemment, l’une des priorités sera l’intégration des olim, pour laquelle je travaille depuis longtemps. Il est fondamental que la mairie s’investisse encore plus pour cela, que les olim sachent qu’elle est un interlocuteur valable et efficace. Ces dernières années, j’ai déjà beaucoup travaillé avec le Département de l’intégration et nous avons obtenu des résultats, mais il faut aller plus loin. Cela ne signifie pas forcément tout réinventer mais commencer par renforcer ce qui existe. L’éducation, la propreté de la ville, les transports en commun, l’attractivité de la Capitale pour les jeunes, voilà autant de dossiers que nous devrons traiter avec soin. Hagit Moshé ayant été à la tête des finances de la ville depuis deux ans et demi, a accès à toutes les commissions municipales qui pourront nous donner les moyens d’agir.
Lph: Vous soutenez Zeev Elkin au poste de maire. Pourquoi voter pour votre liste plutôt que pour la sienne?
S.K.: La politique est faite d’accords. Ceci dit, nous allons devoir agir vite et fort et ce quel que soit le maire élu. En d’autres termes, les olim de France qui adhèrent en majorité aux idées et aux valeurs d’Habayit Hayehoudi doivent prendre conscience que plus notre poids au sein du conseil municipal sera fort, plus nous pourrons faire avancer nos projets. En m’élisant à la 3e place sur la liste, le parti a donné un chèque en blanc aux Francophones de Jérusalem. Aucun autre candidat francophone n’est aussi bien placé que moi. Nous devons nous mobiliser pour leur montrer qu’ils ont eu raison de le faire. N’oublions pas que les élections à la Knesset arrivent bientôt; les municipales seront un laboratoire d’essai. Grâce au mouvement Aleinou notamment, les partis ont pris enfin conscience pleinement du vote francophone. Nous devons nous mobiliser. Ce sera pour moi un grand mérite de servir la Capitale éternelle de l’Etat d’Israël et du peuple juif.