L’une des clés de la réussite de l’alya, si ce n’est la base de tout, est l’apprentissage de l’hébreu. Mais il s’agit aussi d’une tâche qui peut s’avérer difficile. Ami Steinberger a grandi aux États-Unis ; il s’installe en Israël il y a un peu plus de huit ans. Il constate la nécessité d’un oulpan d’un nouveau genre pour les anglophones et lance « Ulpan La-Inyan ». Il a décidé aujourd’hui d’adapter la formule aux olim francophones.
Une méthode encore jamais vue
« J’ai étudié plusieurs langues avec d’autres méthodes que celle adoptée dans les oulpanim en Israël », raconte Ami, « il m’est apparu que justement si les anglophones avaient autant de mal à enregistrer ce qu’ils apprenaient à l’oulpan c’était en raison de la méthode d’enseignement ». Celle qu’il décide de pratiquer dans l’oulpan qu’il fonde il y a 8 ans est basée sur la conversation. « L’étudiant est au cœur d’un dialogue pendant le cours », explique Ami.
Ulpan La-Inyan propose des cours dans lesquels l’écriture et la grammaire ne possèdent pas une place centrale. « Pendant toute la première partie du cours, il est interdit d’ouvrir un cahier, un livre ou de prendre un stylo », précise Ami. Des scènes qui reprennent des moments de la vie quotidienne sont jouées, des dialogues ouverts sont tenus sur la base de supports d’études propres à Ulpan La-Inyan. La lecture est ensuite enseignée dans une seconde partie. Et la grammaire ? Ami soutient que cela vient avec la pratique : « Un enfant qui apprend à parler, parle presque sans faute alors même qu’il ne connaît aucune règle de grammaire ». Il faut sortir de sa bulle et se jeter dans le bain linguistique, acquérir de la confiance en soi.
Contrairement aux oulpanim classiques, les effectifs sont réduits (8 par classe) et la langue maternelle des olim n’est pas bannie des cours, au contraire. À raison de 30 heures de cours par niveau, et de 6 niveaux au total, la méthode d’Ulpan La-Inyan permet d’intégrer le monde du travail dès le quatrième niveau et de se débrouiller dans la vie quotidienne dès la fin du deuxième ! « Les retours que nous avons sont très positifs. La méthode est adaptée à toutes les tranches d’âge ».
Bon pour les anglo, bon pour les franco !
Ulpan La-Inyan fonctionnait depuis le départ comme une structure privée et s’adressait aux anglophones. Aujourd’hui, il bénéficie de budgets du ministère de l’Alya et de l’Intégration lui permettant d’ouvrir ses portes à d’autres publics et notamment les Francophones. « Nos supports ont été traduits en français, nous avons recruté des enseignants et adapté ce qui devait l’être pour correspondre aux olim francophones », ajoute Ami. « Nous sommes prêts à ouvrir déjà une première session aux Francophones », et il précise : « Nous nous adaptons à la demande. Il est possible, en fonction du nombre d’inscriptions, d’ouvrir des classes dans n’importe quel endroit du pays ».
Les frais de scolarité sont entièrement remboursés aux élèves par le ministère de l’Alya et de l’Intégration, sous condition d’être majeur et d’avoir fait son alya depuis le mois de mars 2015. « Ulpan La-Inyan est aussi ouvert aux olim plus anciens sous forme de cours payants ». Les responsables de cet oulpan original visent à donner de la confiance à leurs élèves afin qu’ils se lancent et apprennent à parler le plus rapidement possible.
Pour plus de renseignements :
Ilana (francophone) : 073-7962228
Guitel Ben-Ishay