Le président du Camp Sioniste, Avi Gabbaï, a réussi – pour l’instant – à maintenir son parti entier. Il a finalement consenti à nommer Tsipi Livni au poste de cheffe de l’opposition, en remplacement d’Itshak Herzog qui a quitté la Knesset pour diriger l’Agence juive. L’ancienne ministre menaçait de quitter la formation si elle n’obtenait pas ce poste. Dans le « deal » conclu entre elles, les deux personnalités ont convenu de poursuivre l’alliance Parti travailliste-Hatenoua au sein du Camp Sioniste lors de la prochaine campagne électorale.
Comme de tradition dans ce genre de situation politique, Avi Gabbaï, lors de la conférence de presse, s’est déjà vu dans la peau de Premier ministre: « Ce sont des moments qui créent de nouvelles énergies et un espoir renouvelé pour une alternative du pouvoir par le cumul de l’expérience et de l’innovation ». Faisant allusion à son parcours depuis son élection à la tête du Camp Sioniste et ses déclarations politiques parfois antinomiques, Avi Gabbaï a rappelé que pour lui « seule la victoire aux élections est importante ». Avec la nomination de Tsipi Livni comme cheffe de l’opposition, Avi Gabbaï voit « un pas significatif réalisé dans l’édification d’un camp politique qui constituera une alternative gouvernementale solide et large ». Des propos qui rappellent ceux tenus par Itshak Herzog et Tsipi Livni avant les dernières élections. Avi Gabbaï en a profité pour égratigner celui qui prend beaucoup de voix au Camp Sioniste, selon les sondages successifs, Yaïr Lapid: « Lapid a conclu un pacte avec Avigdor Lieberman. Tous ceux qui voteront Lapid recevront Netanyahou et ceux qui veulent un changement doivent impérativement voter pour le Camp Sioniste ».
Le président du Camp Sioniste a également remercié Shelly Yehimovitch, qui visait également ce poste avant de se retirer, évitant une nouvelle crise au sein du parti. La députée restera à son poste de présidente de la commission du Contrôle de l’Etat.
Dans son intervention, Tsipi Livni a également voulu donner le sentiment qu’un événement majeur s’est produit: « Depuis l’annonce de la nouvelle, mon téléphone portable ne cesse de sonner, et ce bruit me rappelle des choses que nous n’avions pas entendues dans le parti depuis longtemps. On appelle cela ‘espoir’. Avi et moi avons mis beaucoup de choses de côté et nous avons décidé de nous concentrer sur une seule mission qui est critique pour l’avenir de l’Etat d’Israël. Nous sommes en état d’urgence, pas moins que cela! (…) Nous avons l’intention de travailler main dans la main et de nous adjoindre toutes celles et ceux qui voudront contribuer à remplacer le pouvoir actuel ».
Après avoir longuement attaqué le gouvernement Netanyahou, Tsipi Livni a promis de mener « une opposition forte, sans crainte, sans concessions ni compromis ».
On peut lui faire confiance, et être convaincu qu’elle occupera ce poste avec brio…pendant encore longtemps!
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