Le nord de la Syrie va-t-il devenir un nouveau champ de bataille régional? Depuis l’invasion turque du nord-ouest de la Syrie pour écraser toute velléité kurde d’autonomie, les combats s’intensifient entre l’armée d’Ankara et l’armée syrienne aidée de la Russie et du Hezbollah. Ces combats ont déjà fait des dizaines de tués des deux côtés et la bataille pour la ville symbole d’Idlib risque d’être particulièrement sanglante. Les combats ont déjà provoqué l’exode de centaines de milliers de réfugiés.
A cette tension croissante entre Ankara d’un côté et Moscou et Damas de l’autre, se rajoute la menace d’entrée en scène d’un autre acteur: l’Iran. Téhéran a fait passer un message par le biais de son ambassade à Damas, menaçant de frapper l’armée turque au nord-ouest de la Syrie si celle-ci ne cesse pas dans les plus brefs délais de s’attaquer à l’armée syrienne!
Par ailleurs, Ankara tente de faire pression sur l’Europe pour obtenir son soutien en utilisant « l’arme » des réfugiés qui sont sur son sol et en annonçant qu’elle leur ouvre désormais les portes vers l’Europe, un cauchemar pour les chancelleries européennes. Ces pression ont déjà fonctionné sur la France, puisque le président Emmanuel Macron a lancé un appel à la Russie pour qu’elle « mette sans délai un terme à l’offensive militaire dans le nord-ouest syrien et qu’elle respecte le droit international humanitaire, la protection des populations civiles, des personnels et des accès humanitaires ». Et il a exprimé ses condoléances à la Turquie « à la suite de l’attaque conduite contre les forces turques dans le nord-ouest de la Syrie », « salué les efforts de la Turquie pour venir en aide aux réfugiés syriens » et l’a assurée de son entière solidarité à cet égard.
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