Le président du Parti travailliste est sous le feu des critiques au sein de son parti. On lui reproche l’angle qu’il a choisi depuis quelques jours pour attaquer le Premier ministre Binyamin Netanyahou : la fameuse photo collective où apparaissaient sept personnalités du Likoud, tous hommes et tous d’origine ashkénaze. Un cliché non-prémédité mais qui a donné l’idée au chef travailliste de lancer une campagne-vidéo contre Binyamin Netanyahou pour « racisme anti-séfarade » ! Avi Gabbaï a même soudain pris la défense de la ministre Miri Reguev qui selon lui aurait été « volontairement écartée » par le Premier ministre, ce que ce dernier tout comme l’intéressée ont catégoriquement démenti.
Mais tout argument étant valable pour attaquer le Premier ministre, Avi Gabbaï a enfourché le thème du racisme, avec des affirmations parfois extrêmes dans ses clips électoraux : « Netanyahou est raciste envers les communautés orientales. Netanyahou classe les gens d’après la couleur de leur peau. Il n’est pas digne de la confiance du peuple ». Avi Gabbaï a notamment oublié qui a nommé Gadi Eizencot au poste de chef d’Etat-major.
Cette stratégie en a irrité plus d’un au sein de son propre parti qui considère que cet angle d’attaque et anachronique, inefficace et même contre-productif. Youval Mor-Musali, membre du comité central déclare : « Malheureusement, le Parti travailliste opte pour une stratégie communautariste inefficace d’un point de vue électoral. Avec ce message, quelques voix au maximum passeront du Likoud à Shass ou à Koulanou, qui pourra franchir le seuil, renforcer le bloc de droite et réduire encore les chances d’alternance ! » D’autres cadres du parti ont également critiqué publiquement cette nouvelle stratégie. Dor Tsouriel, par exemple, qualifie avec dureté Avi Gabbaï de « désespéré et déconnecté, qui tente de faire parler de luis au moyen d’un thème usé jusqu’à la corde ». A la fois irrité et amer ce cadre travailliste accuse son chef de parti de s’être, pas sa propre faute, exclu du cercle des prétendants au poste de chef de gouvernement. Et il va jusqu’à appeler les électeurs travaillistes à voter pour le parti qui d’après les sondages aura le plus de chances de faire tomber Binyamin Netanyahou.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90