Steve Suissa, se définit lui-même comme « perfectionniste », « écorché » et « hyperactif ».
Il est aussi, généreux, passionné et déterminé à transformer ses rêves en une réalité bien tangible. Il a probablement de qui tenir. « Mon grand-père arrivé de Tunisie est parti de rien. Au bout de sa vie il avait fondé un empire – les boucheries Berbèches qui employait 3000 personnes. Cela faisait sa fierté. J’ai beaucoup appris de lui. Il m’a transmis le goût du travail et des valeurs ». Des valeurs telle que la patience, la ténacité, le respect des ainés, la fidélité et l’ancrage familial. « Je suis un ascète, un chef de tribu. J’aime veiller sur les autres » explique Steve Suissa. A 47 ans, alors qu’il ne s’est « jamais senti véritablement légitime dans ce milieu », c’est pourtant toute une profession qui semble lui apporter une reconnaissance bien méritée. Car que ce soit en tant qu’acteur, producteur, metteur en scène, Steve Suissa a toujours pris des risques et fait des choix engagés. Son œuvre, prolifique, comprend plus de 40 films et pièces de théâtre. « Je suis un bâtisseur et je suis heureux quand je vois aujourd’hui que Isabelle Carré, Marion Cotillard, Laurent Deutsch, Bérénice Béjo, ont débuté leur carrière dans mes films. J’en tire une part de fierté », affirme Steve Suissa qui aujourd’hui s’attaque à l’un de ses plus beaux rêves : la création d’un Festival du théâtre français en Israël. Car Israël, pour Steve Suissa, occupe une place des plus importantes dans sa vie. Il l’explique à LPH : « Il y a quelques années, j’ai eu la chance de venir à Jérusalem pour recevoir un prix de la cinémathèque de Jérusalem pour mon film Le Grand Rôle. J’ai été frappé d’une émotion intraduisible. Une émotion due à la force de cette terre, la force de ses valeurs et la force de ses miracles. C’était tellement fort pour moi que je n’arrivais pas à dormir à Jérusalem, donc j’allais dormir à Tel-Aviv. J’avais le sentiment que je me retrouvais face à moi-même et c’était une époque où je n’y étais pas encore prêt. Depuis quelques années, je fais venir des spectacles, comme Amok, l’énigme Zweig ou Anne Franck et je suis de plus en plus heureux. Je suis donc aujourd’hui très ému de présenter cette pièce ‘Inconnu à cette adresse’ avec Thierry Lhermitte et Francis Huster dans ce théâtre qui a vu se dérouler le procès Eichmann (théâtre Gerard Bahar). Je trouve que le symbole est magique. Au-delà, faire venir une délégation d’artistes aussi reconnus (Pierre Arditi, Francois Xavier Demaison, Daniel Russo, Claire-Marie Leguay) dans ce pays magnifique autour de spectacles dont la thématique est centrée sur l’identité est pour moi un signal de rassemblement très fort. Mais c’est surtout l’occasion pour moi de dire très fort : « Israël, je t’aime ! »
Festival du théâtre français en Israël du Dim 22 au Lun 30 octobre
www.festival-theatre-francais.com
Johanna J.
Crédit photo: Caroll Azoulay