Dans le cadre du projet de “collecte des fragments de la mémoire”, lancé par Yad Vashem en avril 2011, Moshé Halpert, rescapé de la Shoah âgé de 87 ans, a confié des photos inédites des membres de sa famille, prises pendant les préparatifs de Pessah, quelques semaines à peine avant l’invasion de la Hongrie par les Nazis.
Moshé Halpert se souvient qu’il avait été très difficile, cette année là, de trouver des Matsot et qu’elles étaient très chères. « Nous nous sommes organisés à plusieurs familles pour les cuire nous-mêmes et les enfants ont moulu vingt kilos de blé pendant plusieurs jours ».
Sa famille a été assassinée pendant la Shoah mais il a survécu et il est monté en Israël en 1948 avec son frère. « Les derniers mots de mon père, se souvient-il, étaient : ‘N’oublie pas de qui tu es le fils. Reste un Juif religieux’. C’est ce qui me maintient en vie jusqu’à aujourd’hui ». Et d’ajouter : « D. merci, j’ai fondé une famille en Israël et tous observent les Mitsvot et ont servi dans Tsahal. J’ai 3 enfants, 13 petits-enfants et 22 arrière petits-enfants ».
Le projet national de “collecte des fragments de la mémoire” est réalisé par Yad Vashem en collaboration avec le programme Moreshet du cabinet du Premier ministre, le ministère de l’Education et le ministère des Retraités. Il a permis de recueillir des documents, des photos, des diplômes, des agendas, des objets d’art ou tout autre objet rappelant la Shoah qui se trouvent en possession de particuliers en Israël. Il permet de sauver un patrimoine pour les générations futures. Plus de 1 000 personnes ont participé au projet et 10 000 objets de toutes sortes ont été recueillis, accompagnés de récits sur les familles disparues.