Le quotidien koweïtien Al-Jareda, qui cite des sources bien placées à Jérusalem, révèle que des contacts indirects mais intensifs ont eu lieu de 2009 à 2011 entre le Premier ministre Binyamin Netaynahou et le président Bachar El-Assad. Ils ont failli aboutir mais le président américain Barack Obama a fait pression sur Israël dans le but de privilégier la question israélo-palestinienne, probablement sur insistance d’Abou Mazen.
Ce qui est extrêmeement intéressant dans ces négociations, est que l’accord en préparation laissait le Golan sous souveraineté israélienne, mis à part quatre villages druzes qui devaient passer sous souveraineté syrienne. En contrepartie, Israël s’engageait à agir auprès des Américains pour faire retirer le président syrien de la liste des suspects dans l’attentat qui avait coûté la vie au Premier ministre libanais Rafik Al-Hariri. Par ailleurs, Damas s’engageait à désarmer le Hezbollah, à réduire l’influence iranienne en Syrie et de son côté, Israël promettait de faire rétablir l’approvisionnement de la Syrie en eau par la Turquie.
Les pourparlers se sont déroulés par l’intermédiaire de l’homme d’affaires juif américain Ron Lauder, proche de Binyamin Netanyahou ainsi que son associé Malcolm Honlein. Les rencontres, fixées par le biais de l’ambassadeur de Syrie à Washington et le ministre-adjoint aux Affaires étrangères Fayçal Al-Maqdad se déroulaient soit dans la capitale américaine soit dans ville portuaire syrienne de Lattaquié, où le président syrien possède un palais. Celui qui était chargé pour Israël se suivre ces pourparlers de près était Ouzi Arad, à l’époque conseiller à la Sécurité nationale.
Le Premier ministre israélien et le président syrien étaient régulièrement informés de l’avancement des pourparlers. Mais le protocole d’acccord est resté lettre morte et les négociations gelées sur pressions de la Maison-Blanche, qui plutôt que de voir un accord historique signé entre Jérusalem et Damas, permettant à Israël de rester sur le Golan, a préféré priviliégier le volet israélo-palestinien qui est quasi-insoluble.
Selon Al-Jareda, Washington est allé jusqu’à prévenir Israël que les Etats-Unis ne reconnaîtraient pas un tel accord s’il était signé et que la diplomatie américaine ferait en sorte de le faire échouer…
Photo Marcelo Sus / Flash 90