Lorsque Naftali Benett a rejeté la proposition de compromis faite par le Premier ministre en fin de semaine dernière, il avait précisé: « Nous sommes rassasiés de promesses ». Pour le ministre de l’Education, la création d’une commission chargée de voir comment améliorer le fonctionnement du cabinet de sécurité n’était autre qu’une tentative du Premier ministre de « noyer le poisson ». L’attitude obstinée du ministre de l’Education a été de plus en plus mal comprise même au sein de son parti, où l’on ne comprend pas toujours pourquoi il s’entête sur cette question même au prix d’un clash définitif avec le Premier ministre et d’un éclatement de la coalition.
Dimanche matin, le président de Habayit Hayehoudi, dans un long message publié sur sa page Facebook, explique pourquoi il tient tant à cette réforme « qui traite de sujets de vie et de mort » mais il rajoute un détail ignoré jusqu’à présent: « Lors des accords de coalition avec le Likoud, j’avais déjà exigé cette mesure. Binyamin Netanyahou m’avait alors demandé que ce point ne soit pas mentionné par écrit dans le protocole mais qu’il s’engageait personnellement à s’en occuper. Il ne l’a toujours pas fait ».
Photo Flash 90
Faux. Il fait cela parce que le rapport du contrôleur de l’Etat sorti en même temps que les négociations pour l’élargissement du gvt lui donne entièrement raison et légitime sa démarche alors qu’auparavant il n’avait rien à quoi s’adresser, il fait ça parce que les négociations pour l’élargissement du gvt montrent que Netanyahu est prêt à s’allier à n’importe qui et à faire toutes les promesses qu’on veut pourvu que son gvt survive, il fait ça parce qu’il tient à démontrer à un certain électorat qu’il s’est laissé berner par Netanyahu et que sur une question aussi essentielle et dépourvue d’enjeu politique, aussi fondamentale pour la sécurité d’Israël et de ses soldats et en même temps aussi facile à régler, Netanyahu s’arcboute juste pour ne pas donner de crédit à Bennett (qu’il considère comme un rival dangereux au lieu d’en faire son allié). Ou alors Netanyahu a de bonnes raisons de garder le fonctionnement du cabinet de sécurité entre ses seules mains (et celles du min de la Défense et du chef d’état-major) et là c’est grave.