La Turquie se trouve coupée en deux après la victoire étriquée du “oui” au référendum sur la réforme de la constitution souhaitée par le président Recep Erdogan. Le “oui” a obtenu 51,3% des suffrages (résultats non définitifs), ce qui laisse la voie libre au président turc pour élargir ses pouvoirs de manière considérable et de contrôler les trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire.
Cette courte avance n’a pas empêché le semi-dictateur turc d’évoquer une “victoire historique” et de souligner le rôle déterminant des Turcs expatriés dans ce succès. Paradoxalement, le “non” l’a emporté à Istanbul et dans la capitale Ankara dont Erdogan fut maire.
L’annonce des résultats a donné lieu à des manifestations de liesse mais aussi de protestations dans de nombreux endroits du pays.
Ce résultat étroit a aussi entraîné de nombreuses interrogations quant à sa légitimité. Des observateurs turcs mais aussi internationaux dénoncent de nombreuses irrégularités. Le vice-président du Parti républicain (laïque) Erdal Aksunger a estimé que plus d’un million et demi de votes douteux auraient été validés.
Le président Erdogan a repoussé toute idée de recomptage.
Photo Illustration