Les jours passent et la “normalisation” des relations entre Israël et la Turquie s’avère être un leurre auquel seuls les Israéliens ont cru. Le président turc a obtenu pratiquement ce qu’il voulait: des excuses israéliennes et des millions de dollars pour un fonds en faveur des familles des “victimes” du Mavi Marmara, ce qui équivaut à une reconnaissance de culpablité par Israël.
Mais malgré les signes extérieurs de normalisation, comme l’échange de nouveaux ambassadeurs, l’attitude du président turc à l’égard d’Israël n’a pas changé. Il l’a déjà montré lors de l’interview qu’il a accordée à Ilana Dayan de la chaîne Aroutz 2 et selon certaines sources il aurait refusé de parler au Premier ministre Binyamin Netanyahou qui voulait le remercier pour l’aide apportée par la Turquie lors de la vague d’incendies. Les remerciements appuyés et presque serviles exprimés à la place par le président Reouven Rivlin à son homologue d’Ankara sonnent pathétiquement lorsqu’on écoute les nouvelles attaques que Recep Erdogan a lancées contre Israël.
S’exprimant devant des fidèles musulmans sur le thème de Jérusalem, il a appelé la “nation musulmane” à s’unir et adopter la cause arabe palestinienne pour “défendre Jérusalem”. Contre qui, il est aisé de la deviner. Le président turc a même adressé un appel allusif à la violence en déclarant qu’il ne fallait pas laisser la protection de la mosquée Al-Aqsa “uniquement à des gamins munis de pierres”. Recep Erdogan a également dénoncé la proposition de loi sur les muezzins discutée à la Knesset.
Le président turc ne dévie pas de sa trajectoire. Il entend utiliser la “défense de Jérusalem” afin de se présenter en protecteur de la ville afin de devenir le ledader du monde musulman, comme le furent les sultans ottomans à des époques reculées.
Photo Uri Lenz / Flash 90