Le premier cours sur le sujet que je vis sur le net me surprit. Le second m’intrigua. Au troisième m’effleura l’idée, moi qui, vous me connaissez chers lecteurs, n’a rien d’un complotiste, qu’il s’agissait peut-être d’une campagne organisée dans le milieu rabbinique hexagonal pour des raisons autant surprenantes que mystérieuses.
Je veux parler, bien entendu, de l’incroyable attaque contre le port du talith katan et de la coutume de plus en plus répandue de laisser pendre les tsitsiot à l’extérieur! Cela ne vous a certes pas échappé si comme moi, vous fréquentez régulièrement les réseaux sociaux.
Les cours, illustrés comme il se doit, de maintes citations savantes de midrashim, de guemarot, de richonim et d’aharonim, posaient jusque dans leur titre l’incroyable question : y a-t-il réellement une mitsva de porter le talith katan ? J’en vis même un qui écrivait en sous-titre : si oui, sous quelles conditions ? Y a-t-il au contraire une interdiction d’en porter ? Pourquoi ?
La « cerise sur le gâteau », comme on dit ici, ce fut ce post publié sur la page facebook d’un site de Torah qui titrait : » ne laissez personne vous bousculer à mettre un talith katan si cela peut mettre en danger votre judaïsme ou votre famille ! » Un peu abasourdi quand même, je me décidais enfin à écouter ces chiourim. J’y apprenais que, tous comptes faits, porter un talith katan n’est pas vraiment une obligation religieuse ! Certes, me disait-on, celui qui le porte accomplit une bonne action. C’est même une grande « maala ». Mais n’oublions pas que la halakha n’oblige que ceux qui possèdent un vêtement à quatre coins d’y ajouter les franges règlementaires. Cependant, si vous ne possédez pas un tel vêtement, rien ne vous oblige à en acheter un ! Et puis, sortir avec les fils dehors représentent aujourd’hui un danger certain. Et même si vous essayer de les rentrer sous votre chemise ou votre pantalon, pouvez-vous être certains qu’ils n’en sortiront pas inopinément, mettant ainsi en danger vous et votre famille ? A part cela, les vendeurs de talith katan, voyant l’engouement que celui-ci suscite malheureusement chez de plus en plus de jeunes juifs autant naïfs qu’idéalistes, que certains rabbanim irresponsables mais idéologiquement aveuglés par leur amour inconsidéré du talith katan poussent dans ce sens, ont récemment fait monter le prix du vêtement rituel pour profiter de l’aubaine ! Ne risque-t-on pas dès lors de voir des gens s’endetter pour s’en payer un ? Et à supposer qu’il s’agisse d’une famille nombreuse, le nombre de talitoth à acheter représenterait une somme si importante qu’elle pourrait mettre la parnassa de la famille en danger !!
Et tout cela pour une simple « maala », certes forte respectable en soi mais dont les décisionnaires ne sont pas tous d’accord à reconnaitre l’importance et le caractère contraignant ?!
Après avoir écouté attentivement le second cours, j’hésitai encore un peu à ôter mon talith. C’est la troisième vidéo qui eut raison de mes dernières hésitations. Comme les deux autres, elle commençait par vanter les mérites de cette mitsva qui, d’après le Talmud équivaut à elle seule à toutes les autres mitsvot réunies, mais à la huitième minute, elle prouvait elle aussi qu’on ne pouvait décemment pas parler à son égard d’une véritable mitsva et qu’il convenait que chacun se posât sincèrement la question de savoir « s’il était vraiment prêt moralement et spirituellement à l’accomplir ». Je pensais à ce moment-là que je n’apprendrai rien de bien nouveau dans ce troisième chiour qui semblait reprendre les thèmes principaux des deux premiers. J’attendais qu’on me serve le couplet sur « la nécessaire prise de conscience du fait que si D.ieu, dans son infinie sagesse t’avait créé sans talith katan, est-ce que ça ne signifiait pas qu’il faille tout d’abord accomplir ta mission de juif sans talith katan avant que de te lancer inconsidérément dans l’acquisition de celui-ci ? » Mais là, surprise, le troisième rav me réservait un argument inédit : imaginons que le juif vêtu des franges rituelles décide un jour de les ôter par commodité, un jour d’été particulièrement chaud par exemple, ne pourrait-on pas alors craindre que ce geste n’en entraine un autre et qu’il en vienne à transgresser chabbat ou à cesser de manger casher ?! Vu sous cet angle, je devais bien convenir que porter les tsitsiot pouvait constituer un danger pour le maintien du judaïsme et être le premier pas vers l’assimilation. Et c’est à ce moment-là que je décidais de ne plus porter de talith katan.
Bon, je vous laisse, un copain vient de m’envoyer un lien d’un célèbre rav français sur le thème : « est-ce vraiment une mitsva de mettre les tefilin tous les matins ? ». J’ai hâte de l’ouvrir.
(p.s: vous aurez compris que les vidéos parlaient en fait de la mitsva d’habiter en Israël et pas de celle de porter le talith, mais si je l’avais dit comme ça, vous ne m’auriez peut-être pas lu…)
Arrêtez-moi si je dis des bêtises….
Rav Elie Kling
Bon… Et finalement, existe-t-il des mitsvot ?
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« Jamais un Juif ne sera colon sur sa terre ancestrale, jamais il ne sera étranger à Jérusalem, en Judée ou en Samarie ! » Meyer ‘Habib, décembre 2016
https://jsuisjreste.wordpress.com
« vous aurez compris que les vidéos parlaient en fait de la mitsva d’habiter en Israël et pas de celle de porter le talith, mais si je l’avais dit comme ça, vous ne m’auriez peut-être pas lu… »
Habiter en Israël est, bien entendu, une mitva ! Ceux qui s’y refusent, lorsque Dieu rassemblera les exilés (ce qui est le cas actuellement) verront leur vie rendue insupportable en galout… C’est écrit noir sur blanc dans le Tanakh !
Au final, ceux qui ne reviennent pas en Israël après l’exil, les nations les « vomiront », c’est écrit dans le Tanakh ! Comment des rabbanim, aussi illustres soient-ils, peuvent-ils remettre en cause ce qui y est écrit noir sur blanc ???
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« Jamais un Juif ne sera colon sur sa terre ancestrale, jamais il ne sera étranger à Jérusalem, en Judée ou en Samarie ! » Meyer ‘Habib, décembre 2016
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Au final, nous nous retrouverons tous en Israël, que nous le voulions ou non.
Mais ceux qui resteront en galout souffriront beaucoup, et au final devront décider de revenir en Israël.
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« Jamais un Juif ne sera colon sur sa terre ancestrale, jamais il ne sera étranger à Jérusalem, en Judée ou en Samarie ! » Meyer ‘Habib, décembre 2016
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