La loi de la Shoah souhaitée par le gouvernement polonais semble définitivement adoptée avec la signature du président Andrzej Duda. Sur pressions d’Israël, le président polonais a toutefois renvoyé le texte devant la Cour constitutionnelle mais il est très peu probable que les juges polonais fassent échouer son adoption au dernier moment. Le président polonais a voulu “apaiser les choses” en reconnaissant que des citoyens polonais ont collaboré avec les nazis mais il a nié qu’il y ait eu une collaboration méthodique et organisée. Andrzej Duda a rappelé que de nombreux Polonais avaient protégé et sauvé des Juifs, et il est allé jusqu’à dire que les Allemands ont voulu exterminer le peuple polonais comme ils ont voulu le faire avec le peuple juif!
Cette loi, qui a provoqué de très nombreuses réactions en Israël ainsi qu’une crise diplomatique entre Israël et la Pologne interdit désormais à quiconque, sous peine de poursuites, de dire ou même de suggérer par allusions que la Pologne et le peuple polonais auraient une quelconque responsabilité dans l’extermination des Juifs durant la Shoah.
La députée Dr. Anat Berko (Likoud) a réagi en déclarant: “L’encre de cette loi n’arrivera pas à effacer le sang juif qui a été versé en Pologne. Nous n’oublierons jamais la part cruelle qu’ont pris de nombreux Polonais dans l’extermination des Juifs et leur collaboration avec les nazis sur le sol polonais”.
La députée Mikhal Ben-Ari (Koulanou) a elle aussi sévèrement dénoncé la décision du président polonais, rappelant qu’une bonne partie de la population polonaise a participé activement aux horreurs qui se sont déroulées sur son territoire: “Il s’agit d’une loi qui pave le chemin aux négationnistes”, a également estimé la députée.
En Israël, on étudie les options quant à une réaction diplomatique contre la Pologne, d’autant plus que le gouvernement polonais avait accepté le principe d’une commission mixte israélo-polonaise qui travaillerait sur un texte alternatif.
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