L’émissaire spécial du président Donald Trump pour le Proche-Orient a tenu dernièrement une réunion avec des dirigeants des mouvements évangéliques américains, qui sont généralement très pro-israéliens et qui constituent un très important résevoir électoral pour le Parti républicain.
Dans ces milieux, on est inquiet de la prochaine publication du Plan Trump pour la « solution » du conflit israélo-palestinien du fait des importantes concessions territoriales qu’Israël devrait faire, en tout cas selon les informations qui ont filtré, ainsi que d’un éventuel partage de Jérusalem pour en faire également la capitale d’un Etat ‘palestinien’.
L’un des participants à cette réunion a confié que Jason Greenblatt n’est pas entré dans les détails du plan mais a voulu entendre les inquiétudes et surtout les lignes rouges de l’importante communauté évangélique américaine. L’émissaire du président américain a tenté de rassurer ces partisans inconditionnels d’Israël en répétant que « les deux parties auront à gagner en acceptant ce plan », tout en rappelant que les deux parties devront aussi faire des concessions.

Comme Donald Trump a dépassé la moitié de son mandat et que les prochaines élections auront lieu dans un peu plus qu’un an et demi, il n’a pas intérêt à se mettre à dos ceux qui, on peut le dire, l’ont porté au pouvoir et dont il aura fort besoin pour se faire réélire. Rajoutons à cela qu’il y a également des chrétiens évangéliques dans l’entourage du président, à commencer par son adjoint, le vice-président Mike Pence et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo.
Joël Rosenberg, chrétien évangélique (!) qui a assisté à cette réunion, a noté que Jason Greenblatt a recommandé de ne pas trop se faire de souci, estimant qu’il y a de très fortes chances pour qu’Abou Mazen rejette catégoriquement le Plan Trump. Il a également souligné une idée intéressante émise par Jason Greenblatt lors des entretiens: dans la mesure où les pays arabes tels que l’Arabie saoudite et certains pays du Golfe soutiennent ce plan et pas l’Autorité Palestinienne, cela ouvrira peut-être une porte pour des négociations directes entre Israël et ces pays pour un rapprochement officiel.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90