Quiconque observe la scène politique internationale ne peut manquer d’être frappé par un phénomène inquiétant : le retour en force des régimes autoritaires, ou ayant des velléités d’autoritarisme. De l’Amérique de Trump à la Chine de Xi, de la Turquie d’Erdogan à la Hongrie et à la Pologne, pour ne pas parler des régimes arabes soi-disant « modérés » , la démocratie bat en retraite et fait place aux autocrates avides de pouvoir , hostiles à la pensée critique et se plaçant avec arrogance au-dessus des lois.
Aurons-nous, durant les années d’après-guerre, été bercés par l’illusion d’un retour à la raison d’Etats dont les populations avaient subi les affres du totalitarisme ? L’Europe était jonchée des cadavres des victimes de la folie meurtrière des dictateurs ivres de puissance et grisés par leur propre rhétorique guerrière. Les débuts de l’Union européenne et la disparition des frontières entre les Etats laissaient espérer des échanges pacifiques entre les peuples et la fin des fureurs nationalistes qui avaient fait basculer l’Europe dans l’abime.
Devrions-nous céder au désespoir et revenir à la constatation désabusée de Kohelet : « Ce qui a été est ce qui sera, rien de nouveau sous le soleil » ? Le livre de Berechit, que nous venons de quitter, ne s’achève-t-il pas sur un message d’espoir : « Dieu se souviendra de vous, et vous ramènerez mes ossements avec vous» ? Telles sont les dernières paroles de Joseph, mort et embaumé en Egypte, pays autoritaire s’il en fut, mais confiant en la promesse de libération qui lui avait été transmise.
Il est toujours difficile de comprendre les évènements que nous sommes en train de vivre, et mieux vaut prendre du recul, ce que suggèrent les lignes qui suivent.
Le livre de Kohelet, testament d’un grand roi, puissant et sage, a on ne peut plus raison. La tentation tyrannique est aussi vieille que la fondation des Empires, annoncée selon le Midrach dans le deuxième verset de Berechit : « Et la terre était tohu-bohu, et les ténèbres sur la face de l’abîme… ».Tohu-bohu, ténèbres, abîme, voilà déjà les quatre Empires: perse, mède, grec et romain. Déjà la tyrannie, le « chiaboud malkhouyot » ! Mais le verset conclut : « et le souffle d’Elokim effleurait la face des eaux » «, allusion selon le même Midrach au souffle du Messie.
C’est ce souffle divin que Dieu va insuffler à l’homme comme une « âme de vie « זה לעומת זה עשה האלוהים .La réponse à la tentation tyrannique tient en un mot : Nechama, l’âme. Ame divine et humaine, souffle opposé à la puissance arrogante des Empires. Mais que peut le souffle contre la tempête ?
Pour y voir plus clair, il importe de comprendre ce que signifie l’âme, la nechama. Constatons tout d’abord que ce mot a pratiquement disparu du vocabulaire contemporain. Les psychologues eux-mêmes, dont la profession est nommée d’après le mot grec pour l’âme, préfèrent utiliser le mot « nefesh » , moins suspect de mysticisme ou de théologie. Il ne s’agit pas simplement de la disparition d’un mot, mais de l’oubli de son sens, et de l’oubli à la perte, il n’y a qu’un pas. Pourrait-on perdre son âme ?
Puisqu’il a été question de la Grèce dans le Midrach cité plus haut, qui lit le mot ténèbres comme faisant allusion à la Grèce, חושך זה מלכות יוון tournons-nous vers celui d’entre les Grecs qui incarna historiquement l’opposition à la tyrannie au risque de sa vie. Souvenons-nous de Socrate, condamné à mort à Athènes pour avoir incité la jeunesse à penser de façon critique, autrement dit à penser tout court, et pour avoir soumis les mythes admis par tous à l’examen. Dans une phrase qui exprime son testament spirituel, Socrate s’adresse aux citoyens d’Athènes et aux générations futures, la nôtre y compris :
« Eh bien ! Voici au moins une chose à laquelle vous autres, il est juste que vous réfléchissiez : s’il est vrai que l’âme soit immortelle, elle exige certainement que d’elle on ait soin. » (Phédon, 107 b).
L’âme n’est pas en nous tout simplement, comme une propriété qu’il suffit de développer, elle est en nous comme une exigence qui nous commande de nous en soucier, d’en prendre soin sous peine de perdre ce qui fait de nous des êtres humains dignes de ce nom. Elle n’est pas un fait mais un commandement, une Mitsva. Comme le dit une prière magnifique, שימו לב לנשמה , Veillez, ou ayez à cœur la nechama. Veillez à votre part d’immortalité. Grande est la tentation de l’oublier, aujourd’hui plus que jamais. L’appât du gain, bien ou mal acquis, celui du pouvoir, le goût du luxe et de la luxure, la recherche effrénée de la publicité, obligent l’âme à entrer dans la clandestinité, dans les ténèbres de l’inconscient.
Peut-on vendre son âme ? Socrate combattait les sophistes qui vendaient leur pseudo-science aux plus offrants. De nos jours, tout semble être à vendre et à acheter, à commencer par les politiciens en quête d’électeurs. Raison de plus pour résister à la tentation de leur vendre notre âme. Souvenons-nous qu’elle nous a été confiée par le Créateur pour nos obliger à rendre des comptes sur ce que nous faisons de nous-mêmes et à nos prochains. שימו לב לנשמה !
Ne rêvons pas, on est pas en democratie en Europe: les dirigeants font ce qu’ils veulent sans tenir compte de l’avis du peuple. En France, la politique répressive ressemble de plus en plus à celle d’un regime totalitaire.
Alors ne rêvons pas, et balayons devant notre porte avant de critiquer les autres.
Très belle consigne Monsieur le rav.Cherchons nous un candidat et un parti qui parlent à notre nechama juive.Par exemple est-ce qu’une âme de Juif, même premier ministre , , a besoin d’un avion personnel ?Est- ce qu’ une âme Juive peut regarder sans se révolter les images de ce fameux camp de ces prétendus réfugiés ,Yoshafat, ,ville immense aux portes de notre capitale oû n’ose pas entrer notre police et qui n’enseigne que le meurtre et le vol à ses enfants? Est-ce que notre âme juive peut supporter sans réagir l’incendie volontaire de notre terre comme autour de Gaza et la pollution assassine de notre nature et de notre eau comme autour d’Ofra? Est-ce que notre nechama ne va pas pleurer devant l’avancée sans loi des constructions arabes sur notre terre? Pleure mon âme!révolte-toi ma nechama !choisis le parti qui veux retrouver nos racines ,notre identité. Zehouth.
Voilà bien un enfumage idéologique flagrant ! En faisant court : traiter d’anti démocratiques ceux qui n’ont pas nos idées. Chacun des pays sités possède un gouvernement démocratiquement élu par le peuple. La Nechama dont le sens a été détourné….. par les psychologues. Ceux qui détournent, transforment, adaptent le sens d’un mot à leur concept idéologique et ses projets de déshumanisation sont les mêmes qui roulent et vocifèrent contre les décisions du peuple.
Vos théories prennent l’eau de plus en plus et vous êtes à l’origine de la montée de certains pseudos extrémistes. Ce sont les politiques menées pour votre idéologie qui conduisent au malaise général. Hélas !
La dictature de la pensée unique est presque aussi contraignante que celle de certains présidents dits forts…
Orban, Trump et d’autres sont d’exceptionnels soutiens d’Israël. Les gens qui sont le plus critique à leurs égards sont de véritables fascistes intellectuels et politiques. Ce sont d’ailleurs ces contempteurs qui sont les véritables “populistes”.
Joseph a été vendu par ses propres frères.
Les nationalismes sont le contraire de l’impérialisme.
Etc… À bon entendeur.