Vers un brevet mondial: le Dr. Natalia Freund et le doctorant Michael Mor, de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv, ont développé un cocktail d’anticorps pouvant être utilisé comme médicament pour les patients et comme traitement préventif pour les populations à risque. Il s’agit d’un cocktail d’anticorps naturels qui a été isolé dans le sang de patients atteints du covid-19 en Israël, et pourra offrir une protection contre le virus pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Prouvé efficace en laboratoire, il va faire prochainement l’objet d’essais cliniques chez l’homme.
Les résultats de l’étude, réalisée en collaboration avec de nombreux organismes en Israël et aux Etats-Unis, sont en cours de publication dans la revue PLOS Pathogens. L’Université de Tel-Aviv a déposé une demande de brevet pour tous les anticorps trouvés dans l’étude.
Succès pour la science israélienne: après avoir séquencé des milliers d’anticorps produits en réponse à l’infection chez des patients atteints du coronavirus en Israël, des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont réussi à isoler six d’entre eux, prélevés dans le sang de deux patients gravement malades, et à prouver que la combinaison de trois d’entre eux constitue un cocktail efficace contre le coronavirus, capable de fournir une protection naturelle contre l’infection pendant plusieurs semaines, voire des mois. En effet, il s’avère que les malades graves développent certains anticorps qui attaquent simultanément différentes zones du virus, et donc qu’un cocktail de plusieurs d’entre eux se montre très performant pour neutraliser la maladie. L’efficacité de ce cocktail d’anticorps été démontrée dans des cultures cellulaires, et l’étude passe à présent à une phase d’expérimentation humaine qui devrait prendre plusieurs mois.
Les patients bénins ou asymptômatiques sont susceptibles d’être réinfectés
L’étude a commencé avec l’éruption de l’épidémie en Israël, en avril de cette année. Le Dr. Freund et son équipe ont recruté 18 participants parmi les premiers malades du coronavirus en Israël, 10 d’entre eux asymptomatiques ou présentant des symptômes très légers les 8 autres étant des patients sévèrement atteints qui ont dû être hospitalisés et même mis sous respiration artificielle dans les hôpitaux Ichilov et Kaplan. Tous les patients de l’étude se sont rétablis de leur maladie.
« Nous voulions comprendre la réaction des anticorps qui se développent suite à l’infection par le virus », explique le Dr. Freund. « Entre autres, nous voulions voir s’il existait une différence entre les malades légers et les malades graves dans le développement des anticorps les protégeant d’une deuxième infection, à la fois au niveau de la quantité et de la qualité. Pour ce faire, nous avons séquencé des milliers d’anticorps provenant du sang de tous les participants, les avons reproduit en laboratoire et avons vérifié lesquels d’entre eux étaient efficaces pour neutraliser le virus. Nous avons trouvé une différence statistique significative dans la capacité des anticorps à neutraliser le coronavirus entre les deux groupes de participants à l’étude: parmi les patients bénins, seule une petite proportion a développé une réaction neutralisante par anticorps et, dans certains cas, ces patients n’ont même pas développé d’anticorps du tout. On peut donc supposer que les personnes qui ont été infectées par le virus et ne sont pas tombées malades ou ont contracté une maladie très bénigne peuvent être à nouveau infectées. En revanche, dans le sang de tous les patients graves, on a trouvé des anticorps neutralisants qui les protégeront probablement d’une deuxième infection, même si on ne sait pas encore clairement combien de temps ces anticorps restent dans le sang, c’est-à-dire si la protection est à long terme ».
Produit par le système immuntaire des patients eux-mêmes
Dans la deuxième phase de l’étude, le Dr. Freund et son équipe ont pris tous les anticorps séquencés et ont essayé d’isoler ceux qui empêchent spécifiquement le virus de se lier à la cellule et de se répliquer à l’intérieur. Ils ont réussi à isoler six anticorps différents, prélevés sur deux patients gravement atteints ayant participé à l’étude, et à prouver leur efficacité à la fois pour le traitement du virus et pour la prévention de l’infection.
« Ce sont six anticorps différents qui se lient à différentes zones cibles sur le virus», explique le Dr. Freund. « Il ne s’agit pas d’un mécanisme unique, mais ensemble, ces anticorps sont capables de détecter différents points faibles du virus, de s’y fixer et le neutraliser. Nous avons testé ce cocktail d’anticorps dans des cultures cellulaires sur le virus vivant lui-même, et avons constaté que les anticorps se lient au virus d’une manière qui l’empêche d’entrer dans la cellule. Il pourrait à l’avenir être utilisé comme médicament pour les personnes qui ont déjà été infectées et ont contracté le coronavirus, à l’instar du cocktail expérimental administré au Président Trump, et également pour la prévention de la première infection, pour les populations à risque et le personnel médical, jusqu’au développement du vaccin souhaité. Il faut comprendre qu’il ne s’agit pas d’un cocktail que nous avons développé nous-même, mais qu’il s’est développé naturellement au sein du système immunitaire des patients, et son utilisation est donc sûre. Dans la mesure où ces anticorps sont stables dans le sang, toute injection préventive de ce cocktail peut fournir une protection contre une infection par le coronavirus pendant une période de plusieurs semaines, peut-être même plusieurs mois ».
Ramot, la société de commercialisation de technologie de l’Université de Tel-Aviv, a déposé une demande de brevet pour tous les anticorps trouvés dans l’étude.
Cette recherche est le fruit de la coopération entre de nombreux organismes: les patients ont été recrutés en collaboration avec le Dr. David Hagin du service d’immunologie de l’hôpital Ichilov et le Dr. Oren Zimhoni, Directeur de l’unité des maladies infectieuses de l’hôpital Kaplan. Le séquençage des cellules immunitaires des patients a été réalisé avec l’aide de la start-up israélienne Immunai et du Dr. Gur Yaari de l’Université Bar Ilan. Les anticorps ont été caractérisés par le Prof. Johnny Gershoni et le Dr. Oren Kobiler de l’Université de Tel-Aviv. Les tests de neutralisation sur le pseudo-virus ont été menés en collaboration avec le Dr. Meital Gal-Tanamy et le Dr. Moshe Dassau de la Faculté de médecine de la Galilée de l’Université Bar Ilan, et les tests de neutralisation du virus vivant par le Dr. Ben Crocker de l’Université de Californie à San Diego.
Photos:
1. Le Dr. Natalia Freund
(Crédit photos: Université de Tel-Aviv)
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comment ne pas etre fier d’Israel ? D. nous a donné un bien precieux: l’intelligence
L’intelligence ! çà dépend pour quoi .
Au fait , il y a un traitement prophylactique qui marche très bien : l’hydroxychloroquine. Pourquoi , on ne le donnerait pas à tous ? bien que les tests PCR sont plus que contestables :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Test_diagnostique_du_SARS-CoV-2#Fiabilit%C3%A9_des_tests_RT-PCR
Exactement. Les médecins d’Israël utilisent-ils l’hydroxichloroquine avec son antibiotique adjuvant.? On n’en sait rien.
Mais le traitement par anticorps paraît quand même plus soft et plus sûr qu’un vaccin dont on ne sait de quoi il serait constitué réellement. Il inspiré plus confiance
Très fière de la recherche israélienne et avec immense espoir que nous sortions du tunnel de cette affreuse maladie qui frappe le monde et ne nous permet plus de vivre comme auparavant !