Députée sortante, Orly Lévi Abecassis a toujours agi sous la bannière du social. C’est ce qui a poussé la fille de l’ancien ministre David Lévi à entrer en politique. Enfant de la périphérie, venant d’une maison animée par l’amour d’Israël, de la tradition et le souci de son prochain, Orly Lévi Abecassis a décidé de mettre toute son énergie au service de l’Etat. Le parti Guesher, qu’elle a créée et qu’elle dirige, entend bien mettre à l’ordre du jour, les sujets pour lesquels elle se bat depuis de nombreuses années maintenant.
Le P’tit Hebdo: Pourquoi avoir ressenti le besoin de créer votre propre parti?
Orly Lévi Abecassis: A mon grand regret, les sujets que je défends ne sont pas la priorité de tous les partis existants. Aucun ne met en avant, les défaillances de notre système social, de notre système de santé, les différences inadmissibles entre le centre et les périphéries. Tous se disputent autour des questions sécuritaires, certes importantes, mais qui se préoccupent de la vie quotidienne? Des vrais soucis que rencontrent de très nombreux citoyens de notre pays. Pour enfin mettre ces problématiques sous les projecteurs, j’ai créé Guesher.
Lph: Quelles sont ces lacunes que vous évoquez?
O.L-A.: Sait-on suffisamment que l’espérance de vie des habitants de la périphérie est de quatre fois inférieure à celle des habitants du centre? Dénonce-t-on suffisamment que ces mêmes habitants ont des temps d’attente beaucoup plus long pour pouvoir consulter un spécialiste médical? Que ces gens n’ont pas les moyens de pallier ce délai par une visite en privé? Que fait-on pour combler le retard scolaire des enfants de la périphérie, non pas parce qu’ils seraient moins doués, mais juste parce que les moyens qui leur sont octroyés sont moindres? Un enfant né dans une famille défavorisée doit pouvoir réussir, selon ses capacités. Commençons par poser les faits et réfléchissons sérieusement aux solutions concrètes à apporter. Le problème c’est que personne ne le fait dans le monde politique aujourd’hui. Je souhaite, dans un premier temps, déclencher une prise de conscience de l’urgence nationale que représentent ces problématiques, en particulier dans le domaine de la santé. Nous ne pouvons pas abandonner tant de gens à leur triste sort.
Ce ne sont pas moins de 5000 personnes qui décèdent chaque année faute de soins corrects! C’est plus que dans les guerres ou les accidents de la route!
Lph: Vous visez donc le ministère de la santé?
O.L-A.: Oui, parce que je suis convaincue qu’à ce poste, il faut une personne courageuse, capable de taper du poing sur la table, sans craindre les conséquences. Le visage de notre système de santé doit changer. Il ne s’agit pas de prendre un portefeuille ministériel comme un passage pour satisfaire ses ambitions personnelles, mais bien de construire des plans sur le long terme pour amener des changements durables.
Lph: A propos du ministère de la santé, les infirmières françaises se battent depuis des années pour que leur diplôme soit reconnu ici. Que pensez-vous pouvoir faire?
O.L-A.: La France n’est pas un pays sous-développé! Il est inconcevable que ces personnes ne puissent pas exercer en Israël, surtout que nous manquons d’infirmières. Nous devons profiter de ces professionnels pour améliorer notre système de santé et permettre à ces olim de vivre de leur profession. Pour ma part, ce sujet est facile à résoudre, il suffit de faire preuve de volonté politique.
Lph: En quoi votre programme s’adresse-t-il aux olim francophones?O.L-A.: Dans ma mission pour défendre les citoyens en difficulté, je propose des solutions qui leur permettront de voir leur processus d’intégration facilité. Il n’est plus admissible que les olim aient du mal à faire valoir leurs droits, ils sont trop nombreux à ne pas bénéficier de tout ce qui leur revient, en raison des lourdeurs bureaucratiques. Le ministère de l’alya, jusqu’à aujourd’hui, a fait preuve d’un flagrant manque de volonté. Nous avons un devoir d’aller vers les olim, c’est à nous de nous adapter à leurs besoins. Nous ne pouvons pas leur dire qu’ici c’est chez eux, et une fois qu’ils arrivent, les abandonner dans un pays dont ils ne maitrisent pas les codes. Cela ne doit pas être un sujet qui n’est abordé qu’en période d’élection, les olim doivent avoir les moyens de s’accomplir pleinement ici.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
Crédit photo: Nir Slakman
Orly Lévi Abecassis est vraiment la député d’une générétion nouvelle qui semble bien comprendre la situation du peuple d’Israël et de son avenir et je voterais pour elle avec quand même la crainte qu’elle se ralie à natanyahou que j’aimerais tellement voir partir, il a largement et très mal fait son temps il doit partir et laisser la place au jeunes le Likud semble n’avoir rien compris en traînant ce boulet.
Une femme remarquable d’intelligence et de courage.
La fracture sociale en Israel qui en fait l’un des pays de l’OCDE parmi les plus en retard dans les domaines de la pauvreté adultes-enfants ne reçoit que fort peu d’attention au niveau des partis.
Ce qui prouve le décalage existant entre la classe politique qui nous impose le scrutin de liste et la réalité des problèmes considérables de la société civile.
Le problème de Gesher est que le niveau de passage des 3,25 p.100 de suffrages à remporter pour pouvoir accéder à la Knesset sera difficile, comme le montrent les derniers sondages.
IL est regrettable qu’Orly (dont j’ai bien connu le père l’homme d’état éminent David Lévy) n’aie pas conclu un accord avec le Likoud où elle aurait pu représenter le « bras social » du parti et régénérer la vision et l’action sociale en Israel de ce parti.