Deux responsables de terrain du Hezbollah en Syrie se sont vantés dans le site américain Daily Beast que leur organisation reçoit directement des Russes de l’armement sophistiqué, incluant différentes sortes de missiles “qui pourraient être utilisés quand et contre qui bon leur semble”. Si cette information était vérifiée il s’agirait d’un tournant pour Israël car jusqu’à présent, le Hezbollah ne recevait son armement que de l’Iran via la Syrie.
En Israël on n’accorde pas trop d’importance à ces déclarations qui semblent être plus destinées à créer des tensions entre Moscou et Jérusalem et à montrer les muscles après l’élimination de Samir Kuntar et la réaction très mineure de l’organisation terroriste. Il est certes possible que le Hezbollah recoive de l’armement de Moscou dans le cadre de la lutte contre Daech et les groupes jihadistes en Syrie. Mais il existe aussi des accords tacites entre la Russie et Israël.
Lors de leur rencontre au mois de septembre dernier, le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou ont convenu que l’intervention russe en Syrie ne portera pas atteinte aux intérêts sécuritaires supérieurs d’Israël et qu’Israël ne gênera pas l’action russe en Syrie. Cet accord a été reconfirmé et précisé il y a trois semaines lors de la visite en Israël du chef d’Etat-major adjoint russe Nikolaï Bogdanov qui en a discuté avec son homologue israélien Yaïr Golan. Les deux pays ont convenu de se laisser une liberté d’agir dans le ciel syrien ainsi que de coordonner étroitement leur action. C’est ainsi que plusieurs convois ou entrepôts d’armes à destination du Hezbollah au Liban ont été “mystérieusement” détruits par des raids aériens en Syrie.
Les Russes quant à eux n’ont pas réagi aux déclarations des membres du Hezbollah.
Photo Ambassade de Russie en Israël