S’il existe une situation d’apartheid en Israël, c’est bien sur le mont du Temple qu’elle s’exprime, et au détriment des Juifs. Pour de multiples raisons qui sont principalement liées aux menaces de violences musulmanes, la police israélienne mais surtout le Premier ministre Binyamin Netanyahou – autorité suprême en la matière – pratiquent une politique restrictive, discriminatoire et parfois humiliante envers les Juifs qui veulent se rendre sur le Mont du Temple. Il s’agit avant tout de “préserver le calme”, “éviter l’embrasement” et ne pas provoquer la colère des Jordaniens. Attitude d’autocensure des majorités visible aujourd’hui dans de nombreux pays à importantes minorités musulmanes.
A l’entrée du Mont du Temple, cette situation discriminatoire est marquée par un panneau explicatif décrivant toutes les obligations et limitations imposées aux visiteurs mais qui dans la réalité ne s’appliquent qu’aux Juifs. L’un des exemples les plus flagrants est l’interdiction de brandir des drapeaux ou tout autre signe ostentatoire, alors qu’il est très fréquent de voir des Musulmans brandir triomphalement des drapeaux de l’OLP, du Hamas, du Hezbollah, de la Turquie ou même de Daech sur ce lieu le plus sacré du peuple juif.
L’association Moked (Centre pour la promotion de la démocratie et la défense des droits de l’homme), saisie par le rav Youval Sherlow avait déposé une requête auprès de la Cour suprême afin de faire retirer ce panneau au motif que les restrictions imposées aux Juifs ont été décidées de manière illégale. Selon les avocats de Moked, la police n’a pas compétence pour placer ce genre de pancarte si la Knesset n’a pas pris une décision en ce sens, et le gouvernement n’a pas le droit de se cacher derrière les recommandations de la police pour prendre des décisions discriminatoires envers les Juifs, et ce depuis plus de cinquante ans! La requête se base sur une jurisprudence de la Cour suprême mais aussi sur un article du Code de Police qui interdisent à la police de rendre publiques des consignes qui portent atteinte aux droits de l’homme de manière permanente. Ce qui est le cas avec cette pancarte.
Suite à cette requête, la Cour suprême a demandé à l’Etat – donc au gouvernement – de lui fournir dans un délai de soixante jours les justifications à une telle politique et sinon, de retirer cette pancarte tant que le législateur n’aura pas pris une décision autorisant officiellement la police à adopter une telle politique discriminatoire sur une base nationale et religieuse. Le gouvernement a donc jusqu’après le fêtes juives de Tichri pour donner sa réponse.
Il est à noter que la représentante du Conseiller juridique du gouvernement a apporté une réponse très contestable en indiquant que “la police n’avait pas édicté des limitations permanentes” mais ne faisait que décider “ad hoc” en fonction des circonstances. Ce qui est faux puisque ces mêmes restrictions existent depuis cinq décennies et se basent sur une décision gouvernementale datant de 1967!
Photo Sliman Khader / Flash 90