La lettre kaf du mot “pleurer” figure dans le Sefer en écriture réduite. C’est pourtant une grande tristesse à peine soulagés de voir Itsh’ak épargné, d’apprendre la triste nouvelle du départ de Sarah. Avait-elle pressentit le danger pour exiger d’Abraham qu’il éloigne Ichmaël de son fils comme il est dit: “garech ett ben haama hazote”? Ichmaël “s’amusait” à lui jeter des flèches, nous enseigne le midrach, mettant ainsi sa vie en péril.
Certaines paroles sont meurtrières, elles sont comparées à des flèches aiguisées comme le dit le verset: “hitsé guibor chenounim”; médisance, moqueries, ou bien provocations comme l’enseigne le midrach: Ichmaël se vantait d’avoir été circoncis à 13 ans ce à quoi Itsh’ak répondait être prêt à s’offrir entier en sacrifice (olah temimah). Est-ce-que Sarah pressentait que de telles conversations pourraient lui être fatales? Combien doit-on prendre garde avant de s’exprimer comme l’ont dit nos Sages; “celui qui surveille son langage protège son âme de tous tracas”.
Plus de 5000 années ont passé et le climat est identique; les flèches ont été remplacées par des pierres, des skudes, des roquettes, ou autres “flammes-volantes”; record d’ingéniosité meurtrière. A ces derniers s’ajoutent les autres là-bas; ceux qui s’évertuent à vouloir confectionner l’arme absolue. On se demande comment ils ont le cran de manipuler des matériaux aussi dangereux sans avoir peur que leur bombe ne leur explose au nez avant de décoller du sol. Et même en décollant H’ass Vechalom; Hachem peut d’un clin d’œil faire qu’aucun champignon venimeux ne pousse jamais dans nos régions.
Il y a toutefois des vraies menaces. Je me suis souvent demandé depuis mon arrivée en Israël, il y un plus d’un quart de siècle, pourquoi en France nous étions si solidaires, et n’avions pas ce besoin, d’afficher notre “score” de pratique religieuse, comme un soi-disant “certificat d’intégrité” alors qu’en Israël il nous fallait absolument choisir son camp et monter sur le ring.
Il faut être vigilant, et seulement se débattre, quand on est entre amis, pour être prêt à combattre une fois face à l’ennemi. Sans laisser différences, et opinions contraires, jouer le rôle d’excuse, d’un combat entre frères, qui peut dissimuler, la forme de l’ennemi, et sa racine profonde.
Le vrai danger n’est pas, celui qui vote ailleurs, et encore moins celui qui prie différemment. C’est celui qui recherche notre fin physiquement, contre lequel il faut se défendre ardemment.
Mais sa racine profonde. J’entends par là la cause, qui fait que D. parfois, laisse nos ennemis nous nuire, ou pour nous secouer, ou nous donner leçon, gardant un œil ouvert, ainsi qu’il est écrit: “Il ne dort ni ne somnole le gardien d’Israël”:
C’est ce penchant mauvais, qui chuchote constamment, veux nous faire miroiter mille bonheurs éphémères. Vieux bourreau qui s’acquitte de son vilain devoir; devant l’ordre divin, nous pousser en arrière. Il est parfois sournois, en voulant nous faire croire, que pour bien l’accomplir, il faut haïr son frère, qui comme nous n’est pas moins, que le membre d’un même corps.
Pour ne pas l’oublier, un conseil de nos Sages, sur lequel tout repose: “Ton prochain tu aimeras, au moins autant que toi, c’est le pilier central, de notre belle Torah”. Et garder à l’esprit, que chez l’autre réside, une étincelle divine, à qui revient de droit, le respect et l’amour.
Méïr Cohen