Avant Napoléon
Napoléon a-t-il été le premier à instituer les noms de famille ?Eh bien non ! La Torah, dans notre paracha octroie déjà des noms à toutes les familles d’Israël, selon les tribus. C’est le premier dénombrement où ces noms figurent : les fils de Reouven, ‘Hanokh, la famille ‘Hanokhi, à Palou, la famille Hapalouï et ainsi de suite. Tous les noms de famille comportaient le nom du chef de la famille auquel on ajoutait un hé au début et un youd à la fin : Hakarmi, Hachaouli, Hayakhini, Hazakheri….
Pourquoi de tels noms de famille ? Car, dit Rachi (26,5), les peuples du monde se moquaient [des enfants d’Israël qui présentaient leur généalogie] en disant : « comment peuvent-ils affirmer qu’ils descendent des tribus. Pensez vous que les Égyptiens n’ont pas dominé leurs mères ? Si déjà ils ont dominé leur corps [en les asservissant], à plus forte raison ont-ils abusé de leurs femmes ! » C’est pourquoi Hakadoch baroukh Hou a apposé Son Nom (Youd – Hé) sur eux en mettant un Hé d’un côté et un youd de l’autre pour proclamer : Je témoigne sur eux qu’ils sont tous les fils de leur père !
Le Nom de D.ieu inversé
Une question se pose cependant. Dans le Nom de D.ieu, le youd précède le Hé. Pourquoi, dans ces noms de famille, ces lettres sont-elles inversées ? Il est écrit : Ich véicha, Chekhina bénéhèm entre un homme et son épouse, la Chekhina réside. Les mots hébraïques de Ich et Icha sont tous deux formés de deux lettres Ech (feu) mais pour l’homme, le youd est ajouté et pour la femme, le Hé : ce sont les deux lettres du Nom divin.
Le Hé représente donc la part féminine de la Chekhina. En faisant précéder le Hé au Youd dans le nom de famille, Hachem a voulu témoigner que la pureté des mœurs des Enfants d’Israël en Égypte était d’abord dûe au mérite des femmes. Toutes, sans exception, ont gardé leur pureté…dans le pays le plus corrompu du monde…et de tous les temps ! Au début de leurs décrets, les Égyptiens ont voulu tuer les garçons mais laisser en vie les filles car ils étaient sûrs qu’elles seraient « la proie » des Égyptiens. Elles feront certainement un « mariage mixte »…et il n’y aurait pas eu de peuple juif. Mais ils se sont trompés dans leur calcul ! Dans les pires conditions, aucune ne s’est laissée séduire ! Hachem leur fait ici le plus grand éloge : c’est grâce à leur fidélité que toutes les familles d’Israël ont pu rallier, fièrement, leur ascendance à leurs tribus.
L’amour d’Erets Israël
La grandeur des femmes est aussi rapportée sur un autre point de la paracha. La Torah nous souligne qu’à ce dénombrement effectué à la fin des quarante ans dans le désert, il n’y avait plus aucun homme qui avait vingt ans à la Sortie d’Égypte. Seules femmes sont restées pour entrer en Terre promise « car elles aimaient la Terre » (Rachi 27,64). Elles n’avaient pas participé à la faute des explorateurs. Les hommes avaient dit « retournons en Égypte » et les femmes au contraire, les cinq filles de Zelof’had, demandaient « donnez-nous une part en Erets Israël ».
Jusqu’à aujourd’hui, dit le Talmud, l’amour d’Erets Israël est plus ardent chez les femmes. Elles l’aiment plus que tout car c’est le pays de la sainteté où l’on peut servir Hachem au mieux et accomplir le plus grand nombre de mitsvot.
Bravo pour les filles d’Israël !
Rabbanith P.ELKRIEF
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