La décision du président égyptien de faire “cadeau” des deux îles de Tiran et Snapir à l’Arabie saoudite – en échange de quelques milliards de dollars – a produit un effet auquel Abd El-Fatah A-Sissi ne s’attendait peut-être pas, d’autant plus que cette décision est fortement contestée dans la population égyptienne.
Selon la presse soudanaise, le gouvernement de Khartoum pourrait profiter de cette décision pour réclamer la “restitution” par l’Egypte du Triangle de Halaib, situé à la frontière entre les deux pays. Cette région du bord de la Mer Rouge, d’une superficie de 20.500 km2 (la superficie d’Israël sans la Judée-Samarie!) est revendiquée depuis plus d’un siècle par le Soudan au nom d’un tracé de frontières datant de 1902, alors que Le Caire se base sur un tracé de 1899, conséquent d’un accord avec la Grande-Bretagne, qui plaçait cette zone sous souveraineté égyptienne. Pour tenter de résoudre la polémique, les Britanniques décrétèrent plus tard que le Triangle de Halaib sera cédé au Soudan, au motif qu’il est géographiquement plus proche de Khartoum, capitale soudanaise, que du Caire. Mais les Egyptiens ne l’entendaient pas de cette oreille et les tensions persistèrent autour de ce territoire.
En 1958, le président Gamal Abdel Nasser fut sur le point de déclencher une guerre contre le Soudan pour reprendre ce territoire et en l’an 2000, le président Hosni Moubarak chassa définitivement les troupes soudanaises de ce triangle. Ce territoire est resté une pomme de discorde entre les deux pays d’autant plus que des réserves de matières premières, dont du pétrole, y ont été découvertes.
Territoire “disputé”, quatre fois plus étendu que la Judée-Samarie mais dont personne n’entendra jamais parler dans les forums de l’ONU ou de l’Union européenne…
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