Le rav Shaoul-David Botschko, directeur de la yeshivat-hesder de Kochav Yaakov a écrit une lettre au ministre de la Défense Moshé Yaalon concernant la demande faite par le ministre aux directeurs de yeshivot-hesder de couper tout lien avec le rav Eliezer Melamed, de la yeshiva de Har-Berakha.
En préambule, le rav Botschko exprime son estime, son respect et sa reconnaissance pour le ministre ainsi que pour tous ceux qui comme lui sacrifient leur vie pour l’Etat, le peuple et la terre d’Israël. Le rav précise qu’il ne se sent pas le droit de donner son avis sur des questions militaires.
Le rav Botschko rappelle ensuite qu’il a toujours enseigné à ses élèves qu’il faut respecter les décisions prises démocratiquement ou les ordres des supérieurs militaires, qu’elles soient en accord avec leurs convictions ou non. “S’il n’y a pas de respect de l’autorité militaire, les notions d’armée et de renaissance nationales n’ont plus de sens, et ne ne devons en aucun cas tomber dans les tragiques erreurs qui ont mené aux destructions des deux Temples” précise le rav.
Le rav Botschko évoque alors le motif de sa lettre, au sujet de la demande du ministre concernant le rav Melamed: “De la même manière que nous ne nous permettons pas de nous mêler de la politique de Tsahal, nous, directeurs de yeshivot-hesder, ne sommes pas prêts à accepter des directives nous indiquant avec qui entretenir des relations ou non. Le rav Eliezer Melamed est un érudit et une personnalité respectée et ses livres sont sur les rayons de toutes les yeshivot sionistes. Et même si ses propos ne correspondent pas à vos conceptions, il est tout légitime qu’il puisse exprimer publiquement ses opinions”.
Le rav Botschko poursuit en abordant un autre sujet: “Il est regrettable que vous ayez soulevé la question de la préséance entre l’officier ou le rav, car ainsi posée, la question ne peut avoir qu’une seule réponse: la Torah éternelle passe avant Tsahal. Je me rappelle qu’étant enfant à Montreux en Suisse, lorsqu’un enseignant m’avait reproché mes absences à l’école le Shabbat car cela allait contre la loi suisse, je lui avais répondu que ma loi, la Torah, est largement antérieure à la loi suisse!!. Il faut donc que vous abordiez cette question de manière différente car Tsahal ne peut pas donner des ordres contraires à la Torah. Tsahal respecte la tradition et la Torah d’Israël et il ne faut en aucun cas arriver à un affrontement entre les deux institutions. Les soldats doivent obéir à leurs supérieurs car c’est la loi de l’Etat qui prédomine pour tout ce qui a trait au fonctionnement de la société, y compris l’armée. Mais la vie religieuse personnelle de chacun des soldats doit rester en dehors de ce domaine et ce sont alors les lois de la Torah qui auront priorité”.
Le rav Botschko conclut sa lettre en réitérant son admiration et son respect pour le ministre.
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