Le chef de l’opposition israélienne Isaac Herzog a causé un esclandre lorsqu’il a suggéré qu’Israël devrait ouvrir la voie en acceptant les réfugiés fuyant la Syrie. Cet esclandre a été bien justifié : après tout, Israël est un petit pays et tout le monde connaît les dangers d’accepter un nombre illimité de réfugiés. Cependant, le ton de ceux qui s’opposent à l’idée d’accorder l’asile aux réfugiés était aussi problématique que l’idée même d’accorder cet asile.
« Zéro réfugiés ! Zéro ! Zéro ! », tels sont les mots que l’on peut lire dans certains commentaires en réaction à la proposition de Herzog, dans des déclarations qui rappellent trop celles prononcées au début de 1945 par un agent d’immigration canadien qui, lorsqu’on lui a demandé à propos du nombre des Juifs qui seraient autorisés au Canada après la guerre, a répondu : « Aucun, c’est déjà trop ». La réaction instinctive de refuser automatiquement tout réfugié que ce soit est erronée. Au lieu de cela, un cadre à travers lequel Israël peut évaluer correctement si elle doit accepter ou non des réfugiés doit être construit. Lorsque l’on pense à un tel cadre, nous devons d’abord nous demander : Quels sont les dangers à accepter ces réfugiés ? Il y a, en fait, deux dangers.
Le premier est démographique. Israël est l’État-nation du peuple juif. Le seul et l’unique. Le monde est meilleur avec l’existence d’Israël, et il y a un argument éthique et moral fort de l’existence d’un État juif et démographique en Israël. Si les réfugiés sont acceptés à l’intérieur, l’équilibre démographique en Israël, qui est déjà dans une situation délicate, changerait, même légèrement, au point de mettre en danger la nature même de l’État d’Israël. Israël ne devrait pas accepter un tel scénario, qui signifierait la disparition du seul État juif et serait un désastre historique et moral.
Le deuxième danger est beaucoup plus clair et présent. Beaucoup de réfugiés sont des ennemis jurés d’Israël. Ils détestent Israël plus que ceux qui les ont fait fuir leurs maisons. Ils détestent les Juifs. « Israël est l’ennemi ultime », « Les sionistes sont mon ennemi », « Israël est une puissance coloniale » : ce sont les déclarations entendues par les réfugiés syriens en Italie cette semaine. Au lieu de se concentrer sur leur sort, ils ne cessent de se concentrer sur leur haine envers Israël.
Ces deux dangers montrent clairement que la suggestion naïve de Herzog, selon laquelle nous devrions simplement accepter tous les réfugiés, était non seulement erronée, mais était également un autre signe de l’inaptitude de Herzog à être le dirigeant de l’État d’Israël. Entre la suggestion délirante de Herzog et l’indignation populaire contre elle, une seule personne était en mesure de bien définir le cadre approprié pour décider d’accepter ou non les réfugiés : le premier Ministre Benjamin Netanyahu.
Netanyahu a déclaré lors d’une conférence de presse : « Israël n’est pas indifférente à la tragédie humaine des réfugiés en provenance de la Syrie et de l’Afrique. Nous avons déjà soigné avec dévouement environ 1000 blessés des combats en Syrie et nous les avons aidés à réhabiliter leurs vies », reconnaissant ainsi le problème et exprimant la fierté d’Israël quant à sa participation dans la recherche d’une solution au problème. Cependant, Netanyahu a également poursuivi en disant : « Mais Israël est un petit pays, un très petit pays, qui manque de profondeur démographique et géographique ; par conséquent, nous devons contrôler nos frontières, contre les immigrés clandestins et le terrorisme », exprimant ainsi la nécessité d’être extrêmement prudent et de prendre en compte les deux principaux dangers lors de l’acceptation des réfugiés – la démographie et la sécurité. Ce type de direction nuancée et équilibrée est exactement ce dont un pays ayant une situation aussi complexe qu’Israël a besoin.
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Dan Illouz
CEO – Di Consulting