La différence fondamentale entre le Messie juif et ceux des autres religions et idéologies réside dans sa réalisation des promesses. Selon Maïmonide, s’il existe des « messies potentiels », « le Messie » est authentifié après l’accomplissement d’un programme précis établi par nos sages.
Le modèle du Messie est Moïse qui, grâce à la main du Créateur, a délivré tout un peuple d’une dictature absolue pour lui rendre la liberté. Dans sa foulée vient un autre grand personnage, non juif, Jethro. Présenté comme un prêtre idolâtre, il reconnaît finalement la puissance et la grandeur du Dieu d’Israël et se joint à Moïse pour le don de la Torah.
Hormis le fait que sa fille se soit convertie au judaïsme et que ses petits-enfants soient juifs, la personne du président Donald Trump entretient certaines ressemblances avec Jethro. En reconnaissant officiellement la souveraineté d’Israël sur la Judée-Samarie et sur Jérusalem, il s’est glissé dans les pas du Messie d’Israël, dont la fonction principale est le rétablissement du royaume de Juda et la reconstruction du Temple de Jérusalem.
L’administration américaine a créé une révolution sur le plan international : « [Le plan de paix du président Trump] a commencé avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, le déménagement de l’ambassade, la reconnaissance du plateau du Golan comme faisant partie du territoire souverain israélien, la reconnaissance que les communautés israéliennes en Judée et en Samarie ne sont pas illégales » (Ambassadeur David Friedman, Israel Hayom, repris par Arutz Sheva le 21/10/2020).
La fin du mythe des territoires occupés et de la Jérusalem arabe
Le plan de paix du président Trump brise 2 mythes fondamentaux. Cela fait 2 000 ans en effet que le christianisme proclame la disqualification du peuple juif et sa punition par l’exil pour ne pas avoir reconnu le messie chrétien. C’est aussi, sous une autre forme, la prérogative de l’islam.
En décembre 2017, Donald Trump a unilatéralement décidé de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, alors que tous ses prédécesseurs avaient préféré attendre le règlement d’un accord de paix avec les Palestiniens. « Nous avons retiré Jérusalem de la table (…). Donc nous ne devrons plus en parler », s’est-il félicité début 2018, en marge du Forum économique mondial de Davos (Le Point, 03/09/2018).
Le président américain a proposé le rétablissement d’identité et la restitution du droit fondamental d’Israël sur la Judée et la Samarie en supprimant la notion de territoires « occupés » ou « annexés ».
Le signe de l’alliance entre Israël et son Créateur a toujours été la promesse du retour. Tant que les frontières d’Israël se situaient hors de Judée-Samarie, le mythe chrétien et le discours de l’islam se justifiaient par la réalité. Mais à partir du moment où Israël reprend possession de Jérusalem et de la Judée-Samarie, ils perdent toute crédibilité. Le peuple juif n’a pas été abandonné par son Dieu, et son retour sur sa terre d’origine, la Judée, en témoigne. Cette reconnaissance par la plus grande puissance du monde est un événement extra-ordinaire, la promesse biblique par excellence.
La fin du mythe palestinien
Le second mythe que ce plan bat en brèche est le mythe palestinien, puissant car il symbolise la victime par excellence. Infiltré dans le cœur de milliards d’individus dans le monde (toutes les victimes d’une injustice), c’est un mythe « béton » qui légitime le droit des Palestiniens à répandre la terreur et le meurtre dans le monde en raison de leur statut de victimes. Statut qui justifie toutes leurs demandes d’aide et de dons.
Sans complexe, l’administration Trump a renversé cette situation : « Les États-Unis ont annoncé lundi la fermeture du bureau de représentation palestinienne à Washington » (Le Point, 10/09/2018). Elle a supprimé l’essentiel de l’assistance américaine, soit 200 millions de dollars à l’UNWRA en soutien aux réfugiés palestiniens et 25 millions de dollars d’assistance aux hôpitaux palestiniens de Jérusalem-Est… « Cette administration est en train de démanteler des décennies de vision et d’engagement américains en Palestine », s’est insurgé dans un communiqué Hossam Zomlot, le représentant de l’OLP à Washington (Le Point, 3/9/2018).
Mais à quoi sert le plan Trump s’il n’est pas appliqué ? Si on ne permet pas de libérer nos frères privés des droits dont jouissent les autres Israéliens et relégués à un statut de citoyens de seconde zone ?
Le gel du plan de souveraineté par le gouvernement Netanyahou
« Les décisions concernant l’extension de la souveraineté israélienne à ces endroits sont des décisions que les Israéliens doivent prendre », avait déclaré M. Pompeo à l’AFP (24/06/2020).
Les intentions et les promesses du Likoud étaient claires. Le président de la coalition, le député Miki Zohar, avait publié le 16 juin 2020 sur sa page Facebook : « Je crois qu’il y a une majorité à la Knesset pour l’application de la souveraineté sur toutes les localités de Judée et de Samarie et sur la vallée du Jourdain, ainsi que sur tous les avant-postes afin qu’aucun Juif ne soit évacué de son foyer. (…) C’est un plan historique et une occasion unique d’appliquer la souveraineté sur l’ensemble du territoire de la Terre d’Israël. »
Or ce projet a été abandonné « provisoirement » par le gouvernement Netanyahou. Plus personne ne parle du plan de souveraineté. « Le Premier ministre Netanyahou envisage d’abandonner l’idée d’une annexion régionale généralisée et d’installer une souveraineté spécifique pour réduire les protestations dans le monde. (…) La plupart des citoyens soutiennent l’annexion des blocs de colonies » (Anna Rayba Barsaky, Maariv, 12/06/2020).
Il n’est pas question, ici, de retirer à Bibi tout mérite pour ce plan de paix. Mais quelle n’a pas dû être la surprise de l’administration américaine de voir le Premier ministre Netanyahou s’allier avec le parti Bleu-Blanc, opposé au plan de souveraineté !
S’entretenant avec Gaalei Tsahal, la députée Ayelet Shaked affirmait : « Netanyahou a cédé à la pression des Arabes et de Bleu-Blanc. Ce n’est plus le “plan Trump”, c’est le “plan Netanyahou” » (Arutz Sheva, 29/06/20).
Selon Shraga Blum, « L’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman a annoncé jeudi matin qu’il cessait d’arbitrer entre d’une part Binyamin Netanyahou et de l’autre Benny Gantz et Gaby Ashkenazy sur la question de la souveraineté. Apparemment irrité, il leur a laissé son numéro de téléphone et leur a demandé de l’appeler lorsqu’ils se seraient mis d’accord » (LPH, 18/06/2020).
En scellant son gouvernement au parti de Benny Gantz, Netanyahou a torpillé tout un élan de réformes et d’améliorations dans le domaine de la justice (promues par Ayelet Shaked de Yamina et par Amir Ohana du Likoud), de l’éducation, de la défense… et l’établissement de la souveraineté en Judée-Samarie. Des réformes pourtant salutaires, si ce n’est vitales pour les citoyens Israéliens.
Pour sa part, le président américain a tenu sa parole de renouveler le système judiciaire de son pays en nommant la juge Amy Coney Barrett à la Cour suprême. Pendant combien de temps encore bénéficierons-nous de la bienveillance de Trump ?
L’amélioration des relations d’Israël avec les pays arabes revient au gouvernement Trump
Le Premier ministre B. Netanyahou justifie le gel du projet de souveraineté israélienne par ses actuelles négociations avec des pays arabes en vue de rétablir leurs relations avec Israël. Or il se trouve que ces pays ont surtout été influencés par les garanties sécuritaires et financières américaines : « Le plan économique de 50 milliards de dollars de l’administration Trump pour le Moyen-Orient prévoit la création d’un fonds d’investissement mondial pour relancer l’économie des États palestiniens et arabes voisins » (Haaretz, 22/06/2019).
Trois heures avant la signature des accords entre Israël et les Émirats sous l’égide des États-Unis, le président Trump avait déclaré : « Je n’aurais aucun problème à leur vendre des F-35. »
Est-ce un hasard si le New York Times a informé que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait secrètement approuvé la vente d’avions de combat américains F-35 aux Émirats arabes unis ?
Pas un jour ne passe sans que l’annonce d’un nouvel accord avec un pays arabe ne soit portée à l’actif du Premier ministre Binyamin Netanyahou.
« Le roi Bibi », avec tous les mérites qui lui reviennent, après avoir cautionné l’arrachement des Israéliens de Gouch Katif, validé l’abandon des villes saintes aux Palestiniens et gelé les constructions en Judée-Samarie, n’empêche-t-il pas aujourd’hui la restauration de notre justice et l’établissement définitif de notre souveraineté sur les territoires dits « occupés », ceux de David, Jérusalem et son Temple, qui sont les prérogatives du Messie et l’espérance d’Israël ?
Photo Yonatan Sindel / Flash 90