Selon Globes, l’intérêt de Gazprom pour le gisement de gaz israélien Léviathan est un enjeu stratégique pour le président russe Vladimir Poutine qui souhaiterait acheter 30% du champ Léviathan, explications…
Ce n’est pas la première fois que la Russie tente de renforcer sa présence au Moyen-Orient par le contrôle des réservoirs de gaz. En Février 2013, Gazprom, contrôlé par l’Etat russe à 50,1%, a signé un protocole d’accord pour acheter du gaz du réservoir Tamar à travers un gaz naturel liquéfié flottant (FLNG ). Gazprom a accepté d’acheter trois millions de tonnes de GNL par an. Le projet n’a jamais été mis en œuvre, entre autres parce que le ministre de l’Infrastructure, de l’énergie et des ressources en eau n’a jamais approuvé le projet d’exportation.
Concernant Léviathan, selon différents rapports, Gazprom aurait jusqu’à présent avancé la meilleure offre de partenariat, devant le sud-coréen Kogas, la compagnie chinoise CNOOC et l’australien Woodside.
Les recettes pétrolières et gazières de la Russie représentent 50% du revenu du pays (45% du pétrole et 5% du gaz naturel). Pour Poutine, une participation dans un réservoir de gaz israélien est un enjeu stratégique-géopolitique et pas forcement économique.
La Russie fournit 35% du gaz europeen et 55% pour la Turquie. Ces deux consommateurs de gaz cherchent désespérément à diversifier leurs sources d’approvisionnement. Le gaz israélien de Leviathan à travers un pipeline vers la Turquie, et de là, vers l’Europe à travers un autre pipeline, est une des options possibles. L’objectif principal de la Russie est donc de prévenir le développement de Léviathan, afin d’éviter la concurrence ou de s’assurer que le gaz israelien ne soit pas vendu en Turquie ou en Europe. En participant à l’extraction de Léviathan, les russes pourraient aussi légitimer l’entrée de leurs navires de guerre dans les eaux du moyen orient, dans le but de «protéger» les plates-formes de forage de gaz.
Roger Haddad – Sources Globes
Le gisement de gaz israélien, Léviathan, lorgné par les russes!!