LES ISRAÉLIENS ONT TENDANCE À AVOIR UNE PLAINTE COMMUNE: LE COÛT DE LA VIE EN ISRAËL EST ÉLEVÉ, PLUS ÉLEVÉ MÊME QUE DANS LES PAYS EUROPÉENS OU NORD-AMÉRICAINS QUI POURRAIENT SERVIR À TITRE DE COMPARAISON À ISRAËL.
D’une part, en Israël, « le niveau de vie par habitant est dans le milieu de gamme, mieux que les pays pauvres de l’OCDE comme la Turquie, le Mexique, la Grèce, ou encore le Portugal », affirme Rafi Melnick, professeur d’économie au IDC d’Herzliya, se référant à l’OCDE. D’autre part, les niveaux de pauvreté sont pires en Israël que dans la plupart des autres pays occidentaux ».
Composée de 34 pays, l’OCDE est une organisation qui vise à favoriser le commerce international, le libre marché et la démocratie. La plupart des membres de l’OCDE sont des économies développées avec des indices de développement humain élevés – une statistique utilisée pour évaluer le niveau de vie entre les pays. C’est une organisation qu’Israël a rejoint en 2010, permettant aux Israéliens de comparer avec précision leur économie à celles des autres pays occidentaux.
« Le ratio entre ce que les gens gagnent et ce qu’ils doivent dépenser pour vivre est pire que dans d’autres pays », affirme Noam Shani, jeune papa qui travaille dans l’industrie du tourisme. Ce sentiment est partagé par de nombreux Israéliens et est également soutenu par les statistiques.
« En raison de restrictions sur le marché alimentaire et le prix du logement, le coût de la vie en Israël est élevé par rapport à celui des pays de l’OCDE », confirme le Professeur Rafi Melnick. C’est quelque chose de particulièrement ressenti par la classe ouvrière israélienne, selon l’économiste. « Des niveaux élevés de pauvreté chez les arabes et les communautés ultra-orthodoxes, où un seul membre de la famille peut aller travailler, nuit également à la situation économique d’Israël par rapport à ses partenaires de l’OCDE », ajoute Melnick.
Mais la classe moyenne d’Israéliens n’est pas affectée par le coût de la vie en Terre Sainte. Gal Mor, père de trois enfants, est propriétaire d’une entreprise qui a vécu à Berlin pendant plusieurs années. Le prix des produits de première nécessité est nettement plus élevé en Israël qu’en Allemagne.
La nourriture et le logement sont souvent cités comme « disproportionnés » par les Israéliens, quelque chose qu fait également réagir Gal Mor. « Un autre coût est le transport d’une manière détournée, parce que les transports en commun en Israël ne fonctionnent pas si bien. Ils ne fonctionnent pas le week-end … vous ne pouvez pas vraiment compter sur eux », a déclaré Mor. Quand ils vivaient à Berlin, il leur était possible de s’en sortir en utilisant uniquement les transports publics, alors qu’en Israël, une famille avec plusieurs enfants et deux parents qui travaillent ont besoin de deux voitures. « C’est une dépense supplémentaire dans un pays où les voitures, les assurances et l’essence sont notoirement coûteuses », explique-t-il.
Ajouté à cela le fait que les salaires sont souvent inférieurs en Israël que dans les autres pays où le coût des marchandises est comparable. « Voilà la chose ultime qui a un impact – vous gagnez moins, votre capacité d’achat est déjà faible », note Gal Mor. D’autres soulignent le prix du logement comme le fardeau numéro 1. « Le loyer est élevé et le coût de l’immobilier aussi … et le gouvernement n’a rien fait pour changer cela », a fait valoir Noam Shani.
Alors pourquoi le coût de la vie est si élevé? Difficile a répondre. « Une explication possible est que le gouvernement est si souvent distrait par d’autres questions qu’il ne se concentre pas sur l’économie comme n’importe quelle administration européenne », suggère Rafi Melnick. Le manque de mesures concrètes pour réduire l’augmentation des coûts du logement au cours des huit dernières années en est un exemple. Il reflète vraiment le fait que le gouvernement est occupé à d’autres choses, et ne se préoccupe pas du niveau de vie. »
Mais pour Melnick, il semble que c’est ce que veulent les Israéliens. Malgré leurs plaintes, les électeurs ne donnent pas la priorité à l’économie lors du vote. « Si vous analysez les élections depuis, eh bien, depuis toujours, pour la plupart des Israéliens, les questions de sécurité dominent dans leur choix de vote », a conclu Melnick.