Le 9 décembre dernier, la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie et d’Afrique du Nord (SHJTAN) a commémoré, comme chaque année, la rafle des Juifs de Tunis, survenue le 9 décembre 1942.
A cette occasion, LPH s’est entretenu avec le directeur de cet institut de recherche, Claude Nataf.
Le P’tit Hebdo: Qu’est-ce que la SHJTAN?
Claude Nataf: En juin 1997 des universitaires et des responsables associatifs originaires de Tunisie ont pris l’initiative de créer sous le régime de la loi du 1er juillet 1901, la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie (SHJT) dans le but de favoriser l’étude scientifique de l’histoire des Juifs de Tunisie qui était alors le parent pauvre des études juives en France alors qu’on constatait une embellie en Israël et en Tunisie où des travaux intéressants se développaient mais dans l’ignorance les uns des autres.
En Israël, c’était l’époque où les recherches universitaires sur le sujet prenaient leur essor, surtout sous l’impulsion de l’Institut Ben Zvi. En Tunisie, on constatait une volonté de montrer que le pays n’avait pas qu’un passé arabe. Il nous a semblé que le moment était venu de se donner les moyens d’étudier cette histoire en France aussi.
Lph: Une des spécificités de l’histoire des Juifs de Tunisie se trouve dans le sort qui leur a été réservé pendant la deuxième guerre mondiale.
C.N.: En effet, la Tunisie est le seul pays d’Afrique du Nord à avoir été occupé par les Allemands. Sous l’autorité du Colonel S.S. Walter Rauff, un des adjoints d’Adolf Eichman et l’inventeur des camions à gaz (chambres à gaz mobiles utilisées sur le front de l’Est), les nazis ont persécuté la population juive de Tunisie de novembre 1942 à la libération de Tunis par les Forces alliées, le 8 mai 1943.
Lors de ses recherches, Serge Klasrfeld a retrouvé l’ordre de mission de Rauff: il devait pénétrer en Egypte avec Rommel pour exterminer les Juifs de ce pays puis de Palestine. Ayant été stoppé par les alliés, il s’est rabattu sur la Tunisie. Réquisitions mobilière, amendes collectives, viols, assassinats, travaux forcés, brimades: voilà en quelques mots résumé le sort des Juifs tunisiens à cette période. On note aussi quelques déportations par avion en avril 1943.
Lph: Depuis quand organisez-vous une cérémonie le 9 décembre?
C.N.: Il y a quelques années une telle cérémonie existait en Tunisie pour rendre hommage aux victimes juives du nazisme. Depuis 1997, nous avons estimé qu’elle devait continuer à exister, à Paris. Lors de cet hommage se réunissent de nombreuses personnes. Cette année étaient présents, notamment le Grand Rabbin de France Haïm Korsia, le Consul général d’Israël, le Président du CRIF, le Président du Consistoire, les responsables d’associations des Juifs de Tunisie, un représentant de la mairie de Paris, Serge Klarsfeld mais aussi le maire de Sarcelles, fraîchement élu, lui-même originaire de Tunis et qui effectuait à cette occasion, sa première sortie publique.
Des allocutions ont été prononcées, le kadich a été récité et les noms des victimes ont été lus.
Lph: La Shoah a, dans leur immense majorité, touché les Juifs d’Europe. Le sort des Juifs d’Afrique du Nord pendant cette période est-il suffisamment enseigné?
C.N.: Il est évident que les Juifs d’Afrique du Nord ont été beaucoup moins touché par la Shoah. D’ailleurs par pudeur, pendant longtemps, nos parents et nos grands-parents n’en ont pas parlé. Mais, la Shoah doit être considérée dans sa globalité, elle ne peut pas être fragmentée: les Juifs étaient persécutés partout. Les nazis voulaient effacer toute trace de Juifs dans le monde.
Lph: La SHJTAN souhaite mettre en avant l’histoire et l’héritage des Juifs de Tunisie. Coopérez-vous pour cela avec la Tunisie?
C.N.: Au départ, nous coopérions, en bonne entente, avec les universitaires tunisiens qui ont fait un gros travail dans ce domaine. Mais ils sont confrontés à des difficultés grandissantes, en raison de l’état d’esprit qui règne dans le pays. Un Juif est assimilé à un Israélien et donc à un ennemi.
On ne peut pas faire de la recherche dans son coin, on doit pouvoir s’ouvrir aux autres pays, aux autres chercheurs. Or les chercheurs tunisiens ne peuvent pas entreprendre de telles démarches: ils ne peuvent pas aller en Israël et ouvrir leurs horizons.
Par conséquent, notre coopération existe toujours mais elle est entachée de nuages… Je ne suis pas très optimiste à cet égard: la Tunisie n’a pas effectué la mutation nécessaire pour accepter Israël comme partenaire universitaire.
Lph: Dans l’ensemble, le sujet des Juifs de Tunisie suscite-t-il un engouement auprès des chercheurs?
C.N.: Nous avons des chercheurs de toutes confessions et de toutes origines. Beaucoup sont là parce qu’ils sont issus de familles tunisiennes. L’intérêt pour ce sujet peut-être résumé en trois périodes: un désintérêt pour l’histoire des minorités après la décolonisation; son entrée dans le champ des recherches universitaires; un intérêt limité parce que les chercheurs aujourd’hui veulent s’occuper de sujets qui leur permettent d’être invités dans le monde, de se déplacer.
Lph: Que souhaiteriez-vous transmettre à travers vos recherches?
C.N.: Que cette histoire de la grande et ancienne communauté juive de Tunisie soit connue, ne se perde pas, ne s’oublie pas. Des centaines de sujets sont encore à explorer la concernant, elle est une part intégrante de l’histoire du peuple juif.
Pour aller plus loin:
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
EN EFFET LA TUNISIE A SOUFFERT DE LA MAIN MISE DE LA GESTAPO ET CELA A
GRANDEMENT MARQUE MON ENFANCE ! CAR NOUS ÉTIONS OBLIGES DE NOUS ABRITER DANS DES TRANCHÉES A CHAQUE SIRÈNE ANNONÇANT UNE BOMBE OU UNE MITRAILLADE PAR LES AVIONS ALLEMANDS ET AMÉRICAINS !
UNE SIRÈNE ANGOISSANTE SONNAIT ET NOUS COURRIONS NOUS PROTÉGER DANS CES TRANCHÉES PAR N’IMPORTE QUEL TEMPS (PLUIE OU FROID) (je n’avais que 5 ans
à l’époque). PLUSIEURS JUIFS ONT ÉTÉ DÉPORTES, LES BOMBARDEMENTS ÉTAIENT
TRÈS FRÉQUENTS
A ce propos je vous remercie de cet article
Je suis d’origine du Soudan, Khartoum.
L’histoire des Juifs du Soudan est peu connu aussi.
Lors de la guerre des 6 jours nous avons dû quitter le Soudan pour de bon car c’était devenu trop dangereux. On a tout laissé du jour au lendemain.
Des militaires sont venu à la maison avec des fusils et baillonettes pour nous tuer.
Partout les posters et chants en arabe : ” égorge les Juifs”. Des pancartes avec la mer méditetrannée ensanglantée avec des têtes juifs égorgés dedans. À côté une photo d’Isrsël possédé par des arabes et tous les juifs à la mer.
Il y avait du racisme partout.
Il y a en a d’autres d’histoire..
Bien à vous.
Intéressant, je ne le savais pas’
Oui, je connais cette histoire. Moi aussi.
C’est ce que le grand rabbin de karthoun nous demandait de dire au goy.
Oui , mais la tunisie a tout de meme un passé arabe plus important que n’est le passé israelien ….bref prudence quand vous avancez vos pions !!!
“La Tunisie a un passé arabe!……?”
La Tunisie a été COLONISÉE au VIIe siècle lors de la conquête arabe! Les Berbères et les Juifs étaient en Tunisie bien avant les arabes! Vous ignorez sans doute que les arabes sont les plus grands colonisateurs de tous les temps! Israël, sous le nom de Palestine, inventé par les Romains, a même été envahi par les arabes.
” …… plus important que n’est le passé israelien ”
Rhooooo! La terre d’Israël! JÉRUSALEM est le berceau du JUDAÏSME! L’Islam est né au VIIe siècle APRÈS JESUS-CHRIST, et vous venez nous parler du passé arabe!? Allez donc vous instruire Ammar Meridi!
C’est incroyable ce qu’internet a accouc hé d’incultes et d’analphabètes!
Tu n ‘es pas plus
Vous mélangez tout , ce ne sont pas les arabes qui ont colonisé la Tunisie ou l’Afrique du Nord, c’est l’islam qui a été adopté. D’autre part Israël et le judaïsme c’est exactement comme en Grèce, le grec moderne et le grec ancien …. fait 1 effort
“Lph: La Shoah a, dans leur immense majorité, touché les Juifs d’Europe. Le sort des Juifs d’Afrique du Nord pendant cette période est-il suffisamment enseigné?”
À vous mettre en mémoire que si la Tunisie n’avait pas été libérée en 43, les Juifs de Tunisie auraient fait partie de la Shoah. Hammam-lif était la destination pour leur extermination! Ce n’est pas une invention mais la réalité!
Étonnant que Claude Nataf ne l’ait pas rappelé!?
Voilà la confusion est bien ancrée:qui a parlé de passé israélien?
Je connais Claude Nataf de vue! Son regard ne m’est pas étranger…..:)
Décidément, pour un ” et si” pas si facile .. con….fondre Israël et le judaïsme, c’est croire que en Grèce, le grec ancien et le grec moderne c’est la même langue ,”et si ” faites un effort . Le judaïsme est ancien présent comme une goutte d’eau dans pratiquement tous les ” océans ” cela ne veut pas dire que la goutte d’eau en Tunisie dans le passé était un……etang , non seulement une goutte d’eau. Pas plus . Et si , vous avez l’instruction que vous pouvez pas plus dans la mesure où vous pensez être suffisamment intelligent . ( une erreur propre à vos semblables )
Les musulmans ont envahi un énorme territoire et ont converti les populations par la force ou la mort . Le judaisme n”a jamais cherché à convertir qui que ce soit . C’est toute la difference avec les autres religions.
andre ..le judaïsme le sionisme ou le talmudisme de tous le temps vous profitez des malheures de autres pour s’enrichir .toujour en cachette … tu ne peux obliger un être c’est dans sa téte que cela se joue remarque a notre époque la seule religion qui augmente de fidèles serai l’islam et le christianisme ce n’est pas le cas des juifs de 15 a 20 millions de juifs sur terre alors que 2 ,500 milliards de chrétiens et 1,500 milliards de musulmans …