Que n’a-t-on pas entendu et lu ces dernières semaines à l’approche de l’adoption du nouveau gouvernement et de la passation de pouvoirs entre Binyamin Netanyahou et Naftali Benett ! Tous les « anti-Bibi » invétérés et obsessionnels – y compris sur la toile franco-israélienne – nous annonçaient le pire : des manifestations violentes, une montée aux barricades, la répétition des émeutes du Capitole, un nouvel assassinat politique, la guerre civile, quand ce n’était pas la certitude que Binyamin Netanyahou allait se lancer dans une aventure militaire dans le seul but d’empêcher l’arrivée du prochain gouvernement. Rien de tout cela.
Une fois de plus, la haine irrationnelle et la mauvaise foi patentée l’ont emporté chez ceux qui martèlent pourtant depuis des mois qu’ils veulent « guérir le pays de ses divisions et de l’incitation » dont ils accusent en permanence l’ancien Premier ministre et ses partisans. Or, c’est tout autre chose qui s’est produit : après le vote à la Knesset, des rassemblements de partisans de l’ancien Premier ministre se sont déroulés dans divers endroits du pays, sans haine ni violence, juste pour remercier Binyamin Netanyahou pour tout ce qu’il fait en faveur de l’Etat d’Israël et pour ce qu’il a fait de l’Etat d’Israël depuis plus d’une décennie, avec à la clé une ingratitude indigne.

A l’inverse, les manifestations orgiaques de haine et de joie malsaine ont été le fait des adversaires de l’ancien Premier ministre, avec la poursuite des slogans habituels et de propos odieux, à l’image de la chanteuse Ahinoam Nini (Noa) ovationnée par la foule lorsqu’elle chanta « Nous nous sommes débarrassés de Haman !»
De même, la cérémonie de passation des pouvoirs entre Binyamin Netanyahou et Naftali Benett s’est déroulée rapidement, discrètement et sans problèmes. Chacun a pu dire à l’autre ce qu’il pensait et chacun a endossé son nouveau rôle.
« Alma De-Shikra », expression en langue araméenne qui désigne le fait que le monde dans lequel nous vivons est un monde de mensonge, où les valeurs sont inversées. En l’occurrence, ceux qui appellent à la défense de la démocratie sont les plus antidémocrates et ceux qui dénoncent comme un mantra l’incitation à la haine chez leurs adversaires sont en réalité les plus virulents.
Une nouvelle déroute pour les Cassandres dont aucun n’aura l’honnêteté intellectuelle et morale – rares vertus dans ces milieux – de reconnaître qu’il s’est une nouvelle fois fourvoyé dans son alarmisme hystérique.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90