”Har Habayit béyadénou”, le Mont du Temple est dans nos mains, s’exclamaient enthousiastes les libérateurs de la vieille ville lors de la Guerre des Six Jours. Très rapidement, les décisions politiques vont faire mentir cette déclaration. Sur la recommandation de Moshé Dayan, ministre de la défense, le gouvernement israélien va attribuer au WAQF musulman, sous contrôle jordanien, l’autorité de gérer le Mont du Temple. Tous les signes de souveraineté israélienne seront retirés du lieu.
Har Habayit est le lieu le plus saint du judaïsme et pourtant, il semble nous échapper. Les Juifs n’ont pas le droit de s’y rendre pour prier, ne serait-ce que remuer les lèvres. Le Mont du Temple est malheureusement souvent le théâtre de violences. Comment en est-on arrivé là? Quelles sont les perspectives devant nous? Pour mieux comprendre ces enjeux, LPH s’est entretenu avec Arnon Segal, journaliste et éducateur, spécialiste du Mont du Temple.
Le P’tit Hebdo: Par quel biais êtes-vous impliqué sur le sujet du Mont du Temple?
Arnon Segal: Je fais partie d’une organisation qui est consacrée à ce sujet: le Keren Moreshet Har Habayit. Par ailleurs, j’écris depuis plus de 10 ans dans le feuillet ”Olam Katan” et depuis 7 ans dans Makor Rishon, une rubrique consacrée au Har Habayit. Lorsque j’ai commencé à écrire, je me demandais comment j’allais trouver de la matière pour faire des articles chaque semaine. Il s’est avéré que Har Habayit est un thème inépuisable.
J’aborde tous les thèmes relatifs au lieu et au Beth Hamikdach. Mon but est d’abord de montrer que Har Habayit n’est pas qu’un endroit synonyme de frictions ou de frustrations. 90% de mes articles traitent de sujets positifs. Pendant 50 ans, on n’a parlé du Mont du Temple que pour y rapporter les problèmes qui lui sont relatifs. Que ce soit dans les médias ou sur la scène politique, on présentait le lieu sous une perspective négative, c’est ce que j’essaie de changer.
Lph: Comment expliquez-vous ce lien négatif à notre lieu le plus saint?
A.S.: Il s’agit d’un comportement d’exil et il est difficile de sortir la galout des Juifs. Après 1967, on traquait tous ceux qui réalisaient des travaux académiques sur le sujet. La Rabbanout, à l’image des Explorateurs, ne veut pas s’aventurer dans un processus qui risquerait de changer son statut. En fait, c’est parce que s’approprier pleinement Har Habayit, changerait profondément le visage de l’Etat, que politiciens et rabbins sont réticents.
Lph: Il existe bien des arguments hala’hiques pour justifier la position de la Rabbanout?
A.S.: Ce ne sont que des prétextes. Ces discours me font penser à ceux des Grands Rabbins des années 30 qui déclaraient qu’il était interdit suivant la hala’ha de monter en Israël. Cela s’inscrit dans un courant qui va à l’encontre de la Délivrance. Monter sur le Mont du Temple n’est pas interdit, cela est permis sous certaines conditions. Nous les connaissons et nous devons les enseigner pour que les Juifs se rendent tous sur notre lieu le plus saint.
Lph: Le risque n’est-il pas que certains Juifs ne respecteraient pas ces conditions et par là soulèveraient un grave problème?
A.S.: La même question se pose par rapport à toutes les mitsvot qui dépendent de la terre d’Israël. Est-ce que par crainte que tous les Juifs ne les respectent pas à la lettre, nous allons dire qu’il est interdit de s’installer en Israël? Notre histoire nous a montré qu’à vouloir trop bien faire, on finit par mal faire. C’est d’ailleurs ce qui a causé la destruction du Second Temple.
Lph: La source de toutes les tensions est-elle la décision de Moshé Dayan en 1967?
A.S.: Il est trop facile de jeter toute la responsabilité sur Moshé Dayan. Depuis 1967, gouvernements et rabbinat sont sur la même longueur d’ondes: celle de ne pas toucher au statu quo. De ce point de vue rien n’a changé en 50 ans alors que cela aurait très bien pu être autrement. Seulement, le problème c’est que le statu quo reste peut-être inchangé pour les Juifs, mais pour les Musulmans, c’est une autre histoire. Sous les différents mandats de Binyamin Netanyahou, trois mosquées ont été construites sur le Mont du Temple, ce qui est contraire au statu quo. Avec de la volonté, cet état de fait aurait pu être différent. Sur les 10 portes que compte le Mont, 9 sont réservées aux Musulmans, 1 aux autres. Ce déséquilibre doit être dénoncé.
Lph: Ces dernières semaines, l’ambiance est électrique sur le Mont du Temple, pouvez-vous nous expliquer ce qui s’y passe?
A.S.: L’approche des Musulmans concernant le Mont du Temple est simple: tout leur appartient. Alors qu’ils sont censés se contenter de la grande mosquée Al Aqsa, ils piétinent sans cesse toujours plus de terrain. Ils construisent des mosquées, qui sont les plus grandes du Moyen-Orient. Ce qu’ils font sur place rend la situation irréversible, parce que nous laissons faire. Ces dernières semaines, ils ont forcé Shaar Hara’hamim, la Porte de la Miséricorde, fermée jusqu’alors, et y ont installé encore une mosquée. Israël a d’abord menacé de fermer les lieux, puis a accepté un compromis qui se plie, une fois encore, aux exigences musulmanes. Binyamin Netanyahou est l’exemple de ce que donnent les années de traitement biaisé du sujet: lui et beaucoup d’autres membres du peuple juif, ne comprennent pas l’importance, la valeur de ce lieu et en font un objet politique et diplomatique comme un autre.
Lph: Quand on sait comment peut s’enflammer le monde musulman, peut-on comprendre la prudence des autorités israéliennes?
A.S.: La violence dans le monde musulman n’a aucun lien avec le Mont du Temple. La volonté de jeter les Juifs à la mer a toujours existé. Ce qui est certain, c’est que le jour où nous affirmerons sans crainte que ce lieu est à nous et que nous pouvons nous y rendre comme bon nous semble, les réactions ne pourront être qu’inspirées par le respect.
Lph: Pourquoi ne pas appliquer officiellement la souveraineté israélienne sur le Mont du Temple et le fermer à tous, afin de ménager les sensibilités de la Rabbanout et des politiciens israéliens?
A.S.: Ce n’est pas envisageable. Si l’on fermait le Mont du Temple, les premiers punis seraient encore les Juifs. L’Etat d’Israël et les Juifs, en général, ont un devoir religieux et démocratique envers ce lieu. Il en va de la liberté religieuse, tout simplement.
Lph: Existe-t-il aujourd’hui un vrai courant qui pourrait amener un changement du statut du Mont du Temple?
A.S.: Sur la scène politique, les seuls à être clairs sur ce sujet et à vouloir le faire avancer sont les membres d’Otsma Yehoudit, que, pourtant, je ne soutiens pas. Mais il faut leur reconnaitre cette qualité. On note aussi quelques députés du Likoud et d’autres partis. La plupart du temps, ce sont des promesses sans lendemain.
Au sein de la population, on ressent fortement la demande de changer cette réalité absurde. Mais les politiques ne suivent pas. Le sujet n’est quasiment pas abordé pendant la campagne électorale, alors que cela intéresse beaucoup de monde.
Ceux qui se battent pour la liberté des Femmes du Kotel, devraient, au nom des mêmes principes, défendre le droit des Juifs à prier sur le Mont du Temple.
Lph: Comment se présenterait la solution pour voir un jour le Beth Hamikdach sur le Mont du Temple? Faudrait-il expulser les Musulmans?
A.S.: Il n’y a aucune raison de le faire. La Mosquée Al Aqsa se dresse en dehors du terrain du Beth Hamikdach. Ce Temple pour D’ieu devra être la maison de toutes les nations, comme il est écrit dans Yeshaya et comme le voulait Shlomo Hamele’h.
En fait, ce sujet cristallise beaucoup de tensions et d’hystérie. Les Musulmans sont des gens religieux et je suis persuadé que si nous affirmons notre religion face à eux, ils seront les premiers à en être satisfaits. La direction musulmane actuelle est loin de faire l’unanimité. D’ailleurs si le sujet sort au grand jour, alors que nos gouvernements préféreraient le taire, c’est toujours grâce au comportement agressif des Musulmans. Nous devons nous appuyer sur cette publicité pour faire bouger les lignes.
Lph: Pensez-vous qu’une telle option soit envisageable?
A.S.: La situation peut très bien changer en une seconde. Tout est question de volonté politique. L’Etat doit enfin reconnaitre Har Habayit comme un lieu saint pour les Juifs, ce qu’il n’a pas encore fait pour l’heure. Cette décision permettrait de ramener le calme sur le Mont en l’ouvrant à toutes les nations pour qu’elles puissent y prier.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
Photo à la une by Sebi Berens/Flash90
Ma mère , Pr Suzanne Daniel-Nataf ,spécialiste de la Septante et de Philon d’Alexandrie disait : heureusement que les arabes tiennent la clé du Mont du Temple! Si les Juifs l’avaient gardée , ce lieu serait devenu un supermarché comme il a été décrit si méchamment dans le Nouveau Testament. Mais la question n’est pas comment devons- nous nous tenir vis à vis du Mont du Temple mais à qui appartient-il après sa si courte re- conquëte pendant la Guerre des Six Jours. La même question se pose pour le Golan,Jérusalem, la Judée Samarie et Gaza. Tant que nos ennemis voient nos hésitations ,ce sont eux qui continuent à tenir la clé de ces terrritoires. A nous de savoir ce que nous voulons . Retrouvons notre identité,Zehout en hébreu , et notre liberté de décider à qui appartient la clé du Mont fu Temple.Bon vote à tous!
Les décisionnaires de l’après guerre des six jours, ne connaissaient pas les musulmans. Leur religion les enjoint a conquérir le monde. Si leur mosquée a été construite sur le Mont du Temple s’était bien pour effacer ce qui restait du temple. Partout ils travaillent a effacer les autres.
J’ai publié un texte à ce sujet sur Riposte Laïque
https://ripostelaique.com/partout-ou-lislam-est-arrive-les-autres-ont-ete-effaces-mais-pas-en-israel.html
voir ce qu’il ce passe en France ! me fait songer au mont du Temple ! attention à vous !
JERUSALEM appartient aux juifs !! et c’est aux juifs de faire la loi pour que les 3 religions puissent accéder au MONT du TEMPLE sans discrimination !!!
On sait bien que l’endroit où un musulman a mis les pieds , devient un site musulman ….. mais ce n’est pas la loi ni de DIEU ni d’ISRAEL … alors pourquoi les dirigeants Israéliens sont incapables de faire régner l’ordre et la loi ????