Malgré un appel de la ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, à expulser de Jérusalem le quartier général des Nations Unies, le ministère des Affaires étrangères se serait opposé à ce déménagement pour des “raisons diplomatiques”, a rapporté dimanche Haaretz.
Un haut fonctionnaire a déclaré que, selon “l’opinion professionnelle” du ministère, ce déplacement constituerait une violation de l’accord signé par Israël avec l’ONU et des autres “traités internationaux selon lesquels le siège de l’ONU jouit de l’immunité diplomatique”.
“Il existe des accords et nous ne pouvons pas les violer”, a poursuivi le fonctionnaire. “La seule façon d’expulser le siège de l’ONU du quartier d’Armon Hanatziv serait que l’ONU décide de le quitter de son plein gré “, a-t-il expliqué.
Regev avait soulevé la possibilité d’expulser le siège de l’ONU dans le sillage du vote de l’Unesco la semaine dernière, qui a adopté une résolution critiquant la politique israélienne à Jérusalem.
Le texte de la résolution a alarmé de nombreux politiciens israéliens et éveillé leurs craintes dans la mesure où il conteste la souveraineté d’Israël sur toute la partie antique de la ville.
Le gouvernement devrait discuter dimanche de la proposition de la ministre de la Culture pendant la réunion hebdomadaire du cabinet, a rapporté Haaretz.
Selon le quotidien, le raisonnement de Regev n’est toutefois pas consistant car le siège de l’ONU à Jérusalem n’est dirigé par aucun représentant de l’Unesco et il s’agit “d’une organisation complètement différente”.
Kena Betancur (AFP/File)
Le ministère des Affaires étrangères met l’accent sur le fait que les auteurs de la résolution de l’Unesco étaient bien membres de l’organisation, mais il ne s’agit pas de l’organisation elle-même. La directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, y était même opposée.
La résolution sur le statut de Jérusalem présentant Israël comme “puissance occupante” a été entérinée vendredi dernier par le Conseil exécutif de l’Unesco en séance plénière.
Le texte, proposé par plusieurs pays arabes stipule notamment que “toutes les mesures (…) prises par Israël, une puissance occupante, qui ont altéré ou visent à altérer le statut de la Ville sainte de Jérusalem” seront “nulles et non avenues et doivent être annulées”.
Vingt-deux pays se sont prononcés pour la résolution, parmi lesquels la Russie et la Chine, et dix s’y sont opposés dont l’Italie, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Ukraine, le Togo, la Lituanie, les Pays-Bas ou encore l’Allemagne. Vingt-trois pays se sont abstenus, dont la France, l’Espagne et l’Inde.
La résolution sur la “Palestine occupée” soumise au Conseil exécutif de l’Unesco par le Maroc, l’Egypte, l’Algérie, le Soudan, le Liban, le Qatar et Oman, critique sévèrement le gouvernement israélien pour ses projets de construction dans la Vieille ville de Jérusalem et dans près des lieux saints à Hébron, et appelle à la fin du blocus israélien sur Gaza sans mentionner les attaques du mouvement terroriste Hamas, depuis l’enclave palestinienne contre l’Etat hébreu.
Source www.i24news.tv