Le taxi s’arrête. Rav Chimchon Pinkus zatsal s’installe sur le siège arrière car celui à côté du chauffeur est occupé par un ami. Ces deux derniers conversent entre eux « Ah ! Nous avons passé ensemble une journée formidable Chabbath dernier. Une belle ballade en voiture, pique-nique avec grillade, finir par un beau film. C’était super ! »
Rav Pinkus, derrière, s’associe à la conversation. « Ah ! Moi aussi j’ai passé un moment fantastique. L’autre matin, je sortais ma voiture du garage et j’ai aperçu mon vieux père. Alors, je l’ai tout bonnement renversé et écrasé. C’était…formidable ! » « Fou ! Vous êtes fou ! s’exclament les deux hommes effarés. Sortez d’ici. Comment peut-on écraser son père… avec plaisir !! »
« Vous n’avez pas fait mieux ! leur rétorque Rav Pinkus. Observer le Chabbath, c’est reconnaitre qu’Hachem a créé le monde et nous a créés, tout comme on honore et respecte ses parents car on leur doit la vie. Et profaner le Chabbath, c’est comme renier ses parents, ‘’écraser’’ Celui qui nous a donné la vie ! »
« Soyez saints car Je suis Saint, Moi Hachem votre D.ieu ! » Comment chaque juif peut-il parvenir à la sainteté ? Par l’accomplissement des mitsvoth, comme nous disons dans la berakha : « achèr kidchanou bemitsvotav/Qui nous a sanctifiés par Ses commandements… »
La paracha commence par citer deux mitsvot fondamentales : « … craignez votre mère et père et gardez mes chabbatoth, Je suis Hachem ! » Nombre de commentaires expliquent le lien entre le Chabbat et la crainte ou l’honneur dû aux parents. Dans les Dix Commandements également, ces deux mitsvot se suivent. L’anecdote ci-dessus nous révèle déjà une relation entre les deux. Voici, entre autres, quelques autres raisons de ce lien :
- Cela nous enseigne, dit Rachi, qu’il faut obéir à ses parents sauf si c’est à l’encontre de la volonté divine, par exemple, profaner le Chabbat. Car, conclut le verset, « Je suis Hachem votre D.ieu », le D.ieu de tous les deux. Vous êtes tous deux astreints à respecter Ma volonté.
- De même que le Chabbat est supérieur à tous les autres jours, ainsi, les parents ne doivent pas être considérés à pied d’égalité mais supérieurs car ils sont les associés d’Hachem dans notre naissance. La guemara dit : le père donne tout ce qui est blanc dans le corps (os, les nerfs, etc) la mère, tout ce qui est rouge (le sang, les muscles, les organes internes) et Hachem donne l’âme, la vue, l’ouïe et la parole.
- Le Chabbat, explique le Malbim, est signe qu’Hachem a cessé l’œuvre de création. S’Il ne s’était pas arrêté le Chabbat, Hachem aurait continué à créer directement des hommes et il n’y aurait pas eu de parents. C’est à partir du Chabbat qu’Hachem a transmis à l’homme le pouvoir de création et la création la plus importante, c’est de faire des enfants : « croissez et multipliez vous ! »
- Le Chabbat, dit le Méchekh ‘Hokhma, équivaut à toutes les mitsvot, à toute la Torah. Or, la Torah se transmet par l’intermédiaire des parents et des enfants. « Si une génération rejette les parents et se moque de leur tradition et leur enseignement, comme la Torah pourra-t-elle subsister dans le peuple juif ? » dit-il. C’est l’irrespect des parents qui est à la source du détachement d’une grande partie du peuple d’Israël de la Torah.
- De même qu’il faut à la fois honorer le Chabbat et ne pas le profaner par des travaux interdits, de même il nous faut à la fois honorer ses parents et en même temps les craindre. Ce n’est pas un paradoxe !
Chabbath Chalom ! Rabbanith P.ELKRIEF – BAIT
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Photo by Johanna Geron/Flash90