Après cinq mois de pressions économiques de la part de Mahmoud Abbas et suite à une série de discussions séparées au Caire entre des délégués du Fatah et du Hamas et des responsables des Renseignements égyptiens, le Hamas a fait une annonce dramatique: il accepte la condition émise par le chef de l’AP et va dissoudre le “cabinet parallèle” créé à Gaza au mois de mars en signe de protestation contre la politique discriminatoire selon lui suivie par l’AP envers la bande de Gaza et le Hamas.
Ce “cabinet parallèle” était formé de sept personnes, chacune responsable d’un domaine, et il était présidé par Ismaïl Hanyeh, le chef de l’organisation terroriste.
Mais cette annonce du Hamas revêt un aspect tactique et est en fait une balle jetée dans le camp de Mahmoud Abbas voire un piège qui lui est tendu. A part la levée des sanctions, et notamment un retour de l’approvisonnement normal en électricté, l’organisation terroriste exige un geste de la part du chef de l’AP avec la tenue d’élections générales – législatives et présidentielles – en vue de la formation d’un “cabinet d’union”, véritable serpent de mer qui revient régulièrement au devant de l’actualité sans jamais se faire. Mahmoud Abbas craignant une défaite annoncée, risque donc de refuser ce “deal” et apparaître alors comme celui qui adopte une position de refus, notamment face aux Egyptiens avec lesquels ses relations ne sont pas particulièrement chaleureuses.
Des élections générales étaient déjà prévues pour octobre 2016 et avaient été annulées au dernier moment par Mahmoud Abbas pour des raisons obscures qui traduisaient en réalité sa crainte de voir le Hamas l’emporter tant en Judée-Samarie que dans la bande de Gaza.
Cruel dilemme pour le chef de l’AP quelques jours avant qu’il ne s’exprime devant l’Assemblée générale de l’ONU.
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