Etrange époque où les soutiens traditionnels de l’Etat d’Israël dits “progressistes” l’abandonnent lâchement et où des forces politiques d’extrême-droite lui manifestent leur soutien. Parmi eux, le Parti de la Liberté en Autriche, le FPÖ, qui multiplie les efforts pour se débarasser de son passé nazi et antisémite. Cette formation qui a failli récemment remporter la présidence de l’Etat est actuellement la force montante en Autriche où la crainte de l’Islam rampant et conquérant est très présente.
Ses dirigeants actuels, contrairement à l’ancien leader Jörg Haider, prennent des mesures fortes pour modifier l’image du parti. Voyages en Israël, y compris à Yad Vashem, exclusion de membres ayant émis des propos antisémites ou négationnistes, soutien appuyé à l’Etat d’Israël ou déclarations en faveur des Juifs.
Jusqu’à présent les leaders de la communauté juive autrichienne tout comme les responsables politiques israéliens n’accourent pas encore vers ces bras ouverts, mais les dirigeants du FPÖ espèrent que leur démarche stratégique finira par faire tomber les obstacles psychologiques dus au lourd héritage historique et notamment au fait que le FPÖ avait été créé après la 2e Guerre mondiale par d’anciens nazis.
Au mois de novembre 2015, lors d’un colloque consacré au passé antisémite du FPÖ, le leader du parti Heinz-Christian Strache déclarait que “l’antisémistisme est un crime contre l’Humanité”. Il avait également prononcé cette phrase hautement symbolique: “Si l’Etat d’Israël se trouvait un jour menacé de disparition ce serait le début de la fin pour l’Europe”. Strache et son parti, tout comme leur équivalent aux Pays-Bas avec Geert Wilders ne cachent pas leur aversion pour l’Islam politique qui “souhaite dominer l’Europe” et voient en l’Etat d’Israël un allié fidèle de l’Europe dans la lutte contre ce fléau. Ce quônt oublié bien d’autres formations.
Ceux qui parmi les Juifs autrichiens reconnaissent toutefois la sincérité dans l’évolution positive de cette formation indiquent que ses motivations ne peuvent pas être qualifiées d’électoralistes puisque qu’il ne reste en Autriche que 10.000 à 12.000 Juifs sur une population de près de 9 millions d’habitants.
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