Le ministre égyptien de la Justice, Ahmed al-Zind, interviewé en fin de semaine par la télévision, a évoqué l’arrestation de sept journalistes qui l’avaient diffamé. Il a alors déclaré : « Je mettrai en prison tous ceux qui commettent des délits envers l’Etat. Si la place de ces journalistes n’est pas en prison, alors où est-elle ? Je mettrai chacun d’entre eux en prison, même s’il s’agit du prophète, paix à son âme ». Puis conscient de son erreur, il s’était alors rattrapé en ajoutant : « Je demande à Dieu de me pardonner ».
Ces propos ont été mal pris et nombreux sont ceux qui ont considéré qu’il avait ‘insulté la mémoire de Mahomet’, prophète de l’Islam. Sur les réseaux sociaux, les réactions se sont multipliées, chacun réclamant l’éviction du ministre et des poursuites judiciaires contre lui pour avoir ‘porté atteinte au prophète’. Des avocats sont allés jusqu’à déposer des plaintes auprès du procureur général en réclamant une enquête contre le ministre pour ‘atteinte à la religion musulmane’.
Finalement, le Premier ministre égyptien, Ismail Sharif, a téléphoné à Al-Zind pour lui demander de présenter sa démission. Dans la soirée qui a suivi, après quelques heures de consultations, Ahmed al-Zind a été démis de ses fonctions, sans doute ‘parce qu’il n’a pas accédé à la demande du chef du gouvernement’.
Mais comme le souligne France 24, citant le Monde : « Ironie du sort : depuis l’arrivée d’Ahmed al-Zind à la tête du ministère de la Justice il y a peine un an, ‘le nombre de procès pour blasphème, outrage à la religion ou atteinte à la moralité publique contre des journalistes, intellectuels, artistes ou simples citoyens a explosé’.