Le P’tit Hebdo : Hier soir a eu lieu l’enterrement d’Eliav Gelman, victime du terrorisme au carrefour du Goush. Ce lieu a été le théâtre de nombreux attentats ces derniers mois…
Davidi Perl : La situation est difficile. Hier, un terroriste est arrivé à pied jusqu’au carrefour. Les soldats l’ont repéré, lui ont demandé de s’arrêter. Il n’a pas obtempéré. Ils lui ont tiré dans les jambes, ce qui ne l’a pas arrêté. Ils ont dû poursuivre les tirs puis est parvenue l’issue tragique que l’on connaît. Il est impossible pour les soldats de sécuriser complètement le carrefour, rempli de civils. C’est pourquoi nous avons demandé que l’accès à ce lieu soit interdit aux Palestiniens, qu’ils ne puissent pas s’y rendre et encore moins à pied !
LPH : Quel est votre état d’esprit au regard des drames que le Goush Etsion a vécu ?
D.P.: C’est très dur de perdre des vies humaines… Nous ne pouvons nous y résoudre. On se dit aussi que le Goush Etsion doit avancer, doit continuer à se développer. Le gouvernement n’a apparemment pas saisi l’ampleur du problème ! Il ne se préoccupe pas assez de la situation. Il y a trop d’hésitations et le sang juif, qui nous est cher, coule… Nous devons nous résoudre à une action de grande envergure, qui peut-être fera mal, dans un premier temps. Prenez l’exemple de Tsouk Eytan : une opération militaire est douloureuse, mais le résultat est là.
LPH : Comment se développent les yishouvim du Goush Etsion ?
D.P.: On construit très peu. C’est aussi une preuve de notre faiblesse d’action. En effet, comme le disent les tehilim : « Sour mera, vaasse tov » (Éloigne-toi du mal et fais le bien). Nous devons combattre le terrorisme pour nous éloigner du mal et construire pour faire le bien ! Nos ennemis veulent nous détruire, nous jeter à la mer, nous devons nous affirmer !
LPH : On se souvient de l’enlèvement des trois jeunes, de l’assassinat sur les routes du Goush du Rav Yaakov Litman et de son fils Netanel, pour ne citer qu’eux… Les transports, les routes sont-ils au cœur des évolutions ?
D.P. : Sur le plan des transports publics, rien n’a réellement changé. Pour la sécurité des routes, nous tentons de faire avancer le projet de route de contournement du camp El Arouv. Mais cela va lentement… On entend beaucoup de belles paroles mais on constate peu d’actions sur le terrain.
LPH : Aujourd’hui êtes-vous déçu, en colère ou gardez-vous de l’optimisme ?
D.P. : Je reste optimiste. Je sais que le chemin est long, semé d’embûches. Mais nous continuerons et nous finirons par gagner !
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay