Les menaces de faire quitter le parti Yahadout Hatorah du gouvernement proférées par Moché Gafni ont fonctionné. La fermeture des yechivot a été retirée de la liste des recommandations du ministère de la Santé. Pourtant, des nombreux rabbanim orthodoxes tirent la sonnette d’alarme face à la remontée en flèche du nombre de personnes atteintes du virus, particulièrement dans la ville de Bené Beraq.
Selon certains rabbanim, le cas de la yeschiva « Beit Mattityahou » avec ses plus de 220 étudiants atteints est peut-être le cas le plus extrême mais de loin pas le cas unique et peut-être le départ d’une contamination de masse qui pourrait toucher des milliers de personnes.
En fin de semaine dernière, un tribunal rabbinique « spécial Corona » a été créé par un groupe de rabbanim orthodoxes des trois courants principaux : lituaniens, hassidiques et séfarades, dans le but de stopper la course du virus. L’objectif est de demander la fermeture d’une quinzaine de yechivot qui ne respectent pas les consignes et qui sont selon leurs propres termes des « bombes à retardement ».
Le rav Yossi Erblich, président de l’organisation « Lema’ankhem » appelle le gouvernement à agir le plus rapidement possible et estiment que la fermeture de toutes les synagogues est nécessaire. Certains rabbanim, dans l’anonymat, accusent les plus hautes autorités « de jouer avec la vie des autres » en ne lançant pas des appels clairs à leur population et pour certains, en ayant interdit de se prêter aux tests de dépistage. « Chaque personne qui est atteinte et continue à évoluer librement est comparable à un terroriste qui circulerait avec une ceinture explosive pleine de virus », va jusqu’à dire une autorité rabbinique.
D’autres voix se font entendre qui demandant au contraire le maintien des élèves et étudiants dans leurs institutions afin qu’ils ne contaminent pas leur famille souvent nombreuse.
Le monde orthodoxe et surtout la ville de Bené Beraq se trouvent aujourd’hui entre le marteau et l’enclume.
Photo Yossi Zeliger / Flash 90