Toute la classe politique a dénoncé les attaques anti-Rivlin sur les réseaux sociaux ainsi que le graffiti “Rivlin, apostat et nazi” apposé sur le mur de l’école “Boston” de Bné Beraq après le passage du président de l’Etat. Concernant ce graffiti, la police cherche à savoir si les auteurs voulaient protester contre le discours controversé de Reouven Rivlin lors de l’ouverture de la session parlementaire d’hiver ou s’il est le fait d’une frange orthodoxe extrémiste opposée à la présence de représentants de l’Etat dans les écoles orthodoxes.
Quoi qu’il en soit, ce graffiti s’est rajouté aux nombreuses réactions -parfois violentes à l’extrême – sur les réseaux sociaux, après les propos prononcés lundi par le président du haut de la tribune de la Knesset. Les médias ont largement relaté de ce phénomène ce qui a poussé la classe politique à réagir.
Le Premier ministre a rapidement fait publier un communiqué, après avoir également demandé à son entourage de faire “baisser la tension” face au président de l’Etat qui l’avait visé lors de son discours: “De tels graffitis doivent être dénoncés avec force et ils n’ont pas leur place dans le débat public”.
Le président de la Knesset Yuli Edelstein a écrit: “J’exprime ma consternation après ce graffiti écrit contre le président de l’Etat. Le débat public devient chaque jours un peu plus délétère et risque un jour de coûter la vie de quelqu’un. Tout le monde doit dénoncer ce genre d’actes et lutter sans compromis contre toute forme d’incitation”.
Le chef de l’opposition Itshak Herzog a rappelé qu’il y a à peine deux jours, certains qualifieraient Reouven Rivlin de “traître”. “On a commencé avec le discours des ‘cornichons’ et on glisse rapidement vers l’accusation d’apostasie et de nazisme…” a dit Herzog.
La vice-ministre des Affaires étrangères Tsipi Hotovely a demandé à la police de tout faire pour retrouver les auteurs de ce graffiti et de les traîner devant la justice. Elle a rajouté: “Toute la classe politique se doit de dénoncer ce grave phénomène. La liberté d’expression permet la critique mais l’incitation est une infraction pénale grave qui n’a rien à voir avec la critique légitime”.
La députée Naava Boker, qui était sortie de l’hémicycle en signe de protestation lors du discours du président de l’Etat a elle-aussi dénoncé ce graffiti tout en estimant qu’il n’a rien à voir avec le Likoud ou le Premier ministre. Elle a également dénoncé l’hypocrisie des médias et de l’opposition qui n’ont jamais réagi de la sorte lorsque Binyamin Netanyahou ou elle-même subissent des attaques extrêmement violentes, y compris des menaces ou souhaits de mort sur les réseaux sociaux.
Quant à l’intéressé, le président de l’Etat lui-même, il a fait allusion à ces attaques mercredi matin: “Il n’est pas facile parfois, d’occuper une telle fonction qu’on appelle ‘service de l’Etat’. Cela vous expose parfois en première ligne, même au combat. Mais la foi en la force de ces deux mots réunis, ‘service de l’Etat’ est plus résistante…”.
Il faut cependant rappeler que lors de son discours à l’ouverture de la session d’hiver, Reouven Rivlin est sorti de son rôle étatique pour adresser des flèches particulièrement acérées au gouvernement et à son chef, Binyamin Netanyahou, sans les nommer mais les accusant notamment de vouloir méthodiquement s’attaquer aux institutions de contrôle de l’Etat et au système judiciaire.
A ce titre, il est singulier de constater que l’ancien président Shimon Pérès, qui était un homme de gauche, ne se gênait pas de l’afficher et attaquait sans se gêner le gouvernement de droite, mais que son successeur, qui se dit de droite…en fait autant avec un gouvernement de même tendance!!
Ce qui bien entendu ne justifie pas des attaques de cette virulence ni des souhaits macabres.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90