Au premier jour de la fête de Soukot, on sacrifiait 13 bœufs au Temple de Jérusalem ; au 2ème jour 12 bœufs et ainsi de suite, chaque jour un bœuf en moins. Au 7ème et dernier jour de la fête, on ne sacrifiait plus que 7 bœufs. En tout donc, c’étaient 70 bœufs qui étaient ainsi sacrifiés en une semaine. “Symbole des 70 nations”, expliquent nos Sages. Le midrash (sur la parachat pinhas) précise : “c’est pour t’enseigner comment les gens se comportent. Lorsque tu t’invites chez un ami, le premier jour, il t’offre un beau morceau de dinde, le 2ème jour, du poisson et ainsi de suite. Le dernier jour, il te servira quelques petits pois et c’est tout…” !
La Souka, cette demeure désuète, fragile et provisoire, représente l’exil d’Israël. Et les bœufs offerts en ordre décroissant nous rappellent “comment les gens se comportent” lorsque les Juifs s’installent chez eux. Au départ, ils t’accueillent à bras ouverts et puis, au fur et à mesure que tu t’incrustes, ils te rappellent progressivement, d’abord par de fines allusions puis de manière de plus en plus franche, que tu n’es qu’un invité et qu’il n’a jamais été question de transformer ton séjour provisoire en installation définitive.
Rav Amiel zatsal, qui fut grand rabbin de Tel-Aviv, précise : “La souka qui rappelle les frêles habitations de nos ancêtres dans le désert, symbolise la situation des juifs en Exil et les lois de la Souka sont, bien souvent, celles de l’Exil lui-même”. Ainsi, par exemple, est-il interdit que les murs de la Souka dépassent les 10 mètres de hauteur car, à partir de là, “cela n’aura plus l’aspect d’une demeure provisoire”. Mais le Talmud précise que si la hauteur maximale est respectée et qu’il est clair donc pour tout le monde que la résidence est provisoire, on peut même faire des murs en béton (le talmud parle de murs en fer), la Souka est valable. Commentaire du Rav Amiel : ” ce n’est pas parce que nous vivons en exil que nous sommes tenus de vivre dans le dénuement ou la précarité. Rien ne nous interdit de monter des “murs de fer” et de vivre confortablement, à condition toutefois de ne jamais perdre de vue que l’exil est provisoire ! Il n’est donc pas interdit de bâtir d’importantes infrastructures communautaires en Diaspora ou d’y rendre la vie juive spirituellement ou matériellement aisée, tant que les responsables rappellent régulièrement aux fidèles que tout cela n’a qu’un temps et que nous ne sommes que des invités en terre étrangère et que nous aurions d’ailleurs intérêt à vérifier régulièrement si nous en sommes toujours à la dinde ou si nos hôtes en sont déjà aux petits pois….
Connaissez-vous la règle du “mur tordu” ? Imaginez qu’une partie du ‘skhakh’, du feuillage réglementaire qui doit servir de toit à votre Souka ne soit pas valable, il risque d’invalider toute la Souka puisque le skakh casher de celle-ci doit impérativement être bordé par les murs. La solution est simple. Il suffit de pousser le “mauvais skhakh” jusqu’à l’extrémité du toit, tout près du mur. On considèrera alors que le feuillage problématique fait partie du mur qui du coup, deviendra une sorte de “mur courbé”. Le reste de la Souka est casher puisque le bon feuillage est bordé comme il se doit par des murs dont l’un est juste un peu… “tordu” !
Pour Rav Amiel, voici encore une loi de la Souka à mettre en parallèle avec les règles de la survie des Juifs en Diaspora. Combien de fois nos ancêtres ont-ils dû courber l’échine pour survivre ? Combien de fois avons-nous choisi d’être le roseau plutôt que le chêne, ce qui nous a permis de relever la tête dès que la bourrasque était passée ? Par calcul, par prudence, par respect ou par civisme, le Juif en exil doit savoir de temps en temps tordre son mur pour assurer son existence.
J’ai pensé à l’explication du Rav Amiel lorsque, il y a quelques jours, nous apprenions le décès de Jacques Chirac. Les Israéliens, eux, retiendront qu’il fut sans doute le plus dangereux des présidents français. Je ne parle pas de la provocation semble-t-il organisée lors de sa visite à Jérusalem et qui a beaucoup contribué à faire de lui un héros aux yeux des arabes, ce qui était le but recherché. Je ne parle pas non plus de la houtspa de Chirac lorsqu’il se permet de lancer à Netanyahou ce qu’il n’aurait jamais osé dire à n’importe quel autre chef d’Etat : ” Je ne crois pas un mot de ce que vous me dites! Votre politique est une suite de provocations. Vous pouvez continuer vos explications, mais moi, je ne suis pas dupe !” Après tout chacun son style ! Je parle bien sûr du danger mortel que Jacques Chirac a sciemment fait courir à Israël en dotant l’Irak de la bombe atomique. Léger rappel : novembre 1974, Chirac, premier ministre de Giscard est à Bagdad et discute gros contrats. Il sympathise tout de suite avec le vice-président, un certain Saddam Hussein. L’homme lui parait “intelligent, non dénué d’humour et assez sympathique”, écrira-t-il plus tard. Chirac est fier d’être reçu au domicile de Saddam : “il me traite en ami personnel”, s’émeut-il. Bref, c’est le coup de foudre. Septembre 1975, Saddam est en France. Il visite le centre de recherche nucléaire de Cadarache ; c’est là que les deux amis décident d’une vaste coopération dans ce domaine. 2 mois plus tard Saddam déclare : “L’accord avec la France est le premier pas concret vers la production de l’arme atomique arabe”. Les avertissements d’Israël qui considère à juste titre que la France est complice du projet irakien de destruction d’Israël ne sont d’aucun effet sur Giscard et Chirac qui, au contraire, fait du programme nucléaire irakien une affaire quasiment personnelle. Ainsi, le 24 août 1976, le jour même de sa démission de son poste de premier ministre, il trouve quand même le temps de donner l’ordre à la CEA de finaliser l’accord avec l’Irak ! Durant les années qui suivent, Israël tentera de neutraliser la menace mortelle que constitue le cadeau de Chirac à Saddam. Du sabotage des usines à La Seyne Sur Mer au mystérieux assassinat d’un membre éminent de la commission atomique. Mais tout ceci ne fait que retarder le programme nucléaire. Et Israël n’a plus beaucoup de temps pour agir : Osirak sera “chaude” en septembre 1981. Ce qui signifie qu’à partir de cette date, toute attaque contre la centrale provoquera des dégâts à la Tchernobyl.
On connait la suite. Le 7 juin 1981, Ilan Ramon et ses amis aviateurs détruisent Osirak, risquant leur vie et la stabilité de toute la région : la réaction de la communauté internationale et des Etats arabes auraient pu en effet, faire courir à Israël un énorme danger.
Que fait Israël en apprenant la mort d’un tel personnage ? Rivline, conformément aux usages diplomatiques, publie un message sobre de condoléances en 3 phrases, rappelant la courageuse et historique déclaration de Chirac sur Vichy. Bibi préfère ne rien dire. La presse rappelle l’hostilité du défunt envers Israël. Et comment doivent réagir les représentants de la communauté juive de France ? En arrondissant les angles, en évitant les sujets sensibles, en rappelant les bons et loyaux services rendus à la communauté : la construction d’un musée juif par ci, d’une belle école par-là, en insistant également bien entendu sur la fameuse reconnaissance de la responsabilité de la France durant l’Occupation. Bref, en appliquant la loi du mur courbé de la Souka, comme l’ont toujours fait les Juifs en Diaspora. Chacun est ici dans son rôle. Rien à redire.
Mais relisons toutefois la conclusion de Rav Amiel : “ce n’est pas parce que le “mur tordu” est autorisé qu’il faudrait s’y complaire. Plier l’échine par crainte de provoquer la colère de nos hôtes, d’accord. Par souci de politesse et de civisme bien compris, bien sûr. Mais y prendre du plaisir devient malsain. La courbette est parfois une nécessité mais elle n’est jamais une fin en soi” (drashot el ami, tome 2, page 46)
Disons que “nous sommes tous aujourd’hui orphelins” est peut-être légèrement exagéré, même lorsqu’on réside en France. Jacques Chirac, comme le rappelait fort justement le grand rabbin de France, avait dit en hébreu en hommage à Ilan Halimi : “souviens-toi, n’oublie rien”. On ne saurait mieux dire.
Arrêtez-moi si je dis des bêtises….
Rav Elie Kling
Chirac etait le plus ” français ” des derniers presidents :
Bon vivant , jouisseur, sympathique , sans ossature , sans convictions, pas trop courageux , pret a suivre n importe qui par interet immediat , bref tout l opposé d un homme d etat , mais tellement proche de nombre de ses concitoyens
Concernant Chirac, il m’est revenu peu de choses: son engouement pour les arts premiers et le sumo, ainsi que son opposition à la guerre menée par la coalition contre son ami Saddam.
Naturellement, je me souviens aussi qu’il avait trahi le candidat gaulliste en 1974, puis Giscard en 1981.
C’est tout.
Les français aiment qu’on les trompe surtout quand c’est fait avec des paroles doucereuses à endormi un éléphant…..Naïfs ils sont , naïfs il resteront aiment les compliments + que la vérité .
“comment les juifs se comportent avec leurs amis et leurs invités”?
Ce n’est pas accueillant du tout !! Comme si l’ami ne pouvait pas comprendre de lui-même ?
C’est ce que le Talmud enseigne? Il trouve cela normal ?
Cela ne donne pas envie d’être juif
Personne ne te l’a demande. Reste comme tu es, tu portes bien ton nom Soli – loque.
C’est bel et bien Chirac qui a fait dire par la bouche de Villeepin, cette atroce phrase :
” Israël n’est qu’une parenthèse de l’Histoire”.
Sa reconnaissance de Vichy, au vu de toutes les saloperies faites aux juifs et à Israël ne seront jamais compensées par rien.
Ami des arabes et de leur “exotisme”, comme une femme énamourée. Ami de tous les dictateurs : Arafat, Sadam Hussein, les Assad de Syrie, et le frère Harirri, le plus extrémiste. Chez qui d’ailleurs il a été logé jusqu’à la fin, dans un de ses appartements parisiens, à titre gracieux.
Et tout le monde semble oublier la Fortune gardée dans une Banque Japonaise. Amassée comment ?
Je sais qu’il faut pardonner… Mais j’ai une liste de noms qui me font trahir, le commandement juif. Après tout ailleurs dans la bible, il est bien dit “œil pour œil, dent pour dent” – Je ne vais pas aussi loin, mais mentalement, j’espère pour cette liste, que la Justice Divine n’oublie pas, ELLE !
Ne regardez-pas avec dédain pour mon teint noir : C’est le Soleil qui ma noirci !
Quoique non Juif, je partage le propos de Rav Elie King et beaucoup de commentaires sur mon malheureux pays, la plupart de ses dirigeants et en particulier celui si bon depuis qu’il est mort !
Bien triste monde dont je ne suis pas fière… Mais que BÉNIE Soit et Reste Israël… Pardon Seigneur pour tout le mal fait à Israël, les mensonges des médias et de ceux qui les croient !!!… Merci Parce que tu es LE D.IEU DE JUSTICE…Elle ne tardera pas…